Moody’s pourrait dégrader la note d’Altice

L’agence de notation a abaissé mercredi la perspective de sa note du groupe de Patrick Drahi de « stable » à « négative ». Elle se situe dans le sillage de Standard & Poor’s, qui a indiqué qu'elle pourrait dégrader la note de la dette du groupe, confronté à une grave crise boursière.
Pierre Manière
Patrick Drahi, le fondateur et propriétaire d'Altice, maison-mère de SFR.

Nouveau coup dur pour Altice. Mercredi, l'agence de notation Moody's a annoncé qu'elle plaçait sous surveillance la dette de plusieurs entités du groupe de télécoms et de médias de Patrick Drahi, à savoir Altice Luxembourg, Altice International et SFR. Dans un communiqué, Colin Vittery, vice-président de Moody's et analyste en chef pour Altice Luxembourg s'est expliqué:

« La décision de changer la perspective à négative sur les notes d'Altice Luxembourg reflète le positionnement très fragile de la notation et les faiblesses constatées en termes de revenus sur les marchés clefs de la France et du Portugal au troisième trimestre 2017. Des changements de management sont intervenus à un moment critique pour l'activité française, alors qu'elle fait face à un niveau élevé de désabonnements et à une restructuration opérationnelle dans un contexte de liquidité réduite et de pression accrue sur les covenants financiers. »

Le groupe relève la tête en Bourse

Cette annonce se situe dans le sillage de celle de Standard & Poor's. Fin novembre, l'agence financière a annoncé qu'elle pourrait dégrader la note d'endettement de long terme d'Altice l'année prochaine. Pour sa part, S&P a justifié cette décision en rappelant que le groupe a abaissé sa prévision de résultat brut d'exploitation (Ebitda) pour 2017 et remanié une nouvelle fois sa direction. Ces deux éléments, dans un contexte de « concurrence acharnée » couplée à ses réserves sur « la stratégie de différenciation du groupe » l'ont conduit « à abaisser [ses] estimations de l'Ebitda en 2018 », a-t-elle souligné. Avant de juger que les « performances plus faibles que prévu en France, où le groupe génère environ 40% de son Ebitda global » sont la conséquence, « apparemment, de performances décevantes du management et de l'opérationnel ».

Ces frondes des agences de notation interviennent alors que le groupe essuie une grave crise boursière depuis la publication, début novembre, de résultats trimestriels décevants. Confronté à de très fortes fuites de clients, SFR a notamment suscité l'inquiétude des investisseurs. Ce qui a provoqué une longue dégringolade d'Altice à la Bourse d'Amsterdam, qui a perdu plus de la moitié de sa capitalisation boursière ces dernières semaines. Pour retrouver la confiance des investisseurs, Patrick Drahi, le fondateur et propriétaire du groupe, a promis de se concentrer ses efforts sur le désendettement et annoncé des cessions d'actifs non stratégiques. Depuis le début de la semaine, le titre a malgré tout retrouvé des couleurs. Lundi et mardi, celui a progressé respectivement de 0,44% et 4,62%. Et ce mercredi, à la clôture des marchés, il s'est maintenu à l'équilibre (+0,23% à 7,49 euros).

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 07/12/2017 à 9:42
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Altice/SFR bientôt la fin...

à écrit le 07/12/2017 à 4:08
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Faudrait un volontaire pour lui dire comment faire un noeud de cravate. Apparemment il sait pas, et puis il a mauvaise mine sur cette photo.

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