Pour la Génération Y, santé rime avec connecté

Les médecins de la génération Y ont intégré les objets connectés et les applications mobiles dans la pratique de leur profession. Mais, ils sont encore réticents à conseiller ces outils à leurs patients.
Jean-Yves Paillé
44% des médecins de moins de 35 ans estiment que les outils digitaux « améliorent ou amélioreront les relations des médecins avec les patients » et 59% jugent que « cela promet de belles choses »

La santé connectée est-elle petit à petit en train de conquérir les cabinets des médecins ? C'est le cas, si l'on en croit une étude publiée en février par le Lab e-Santé. Le think tank a interrogé 545 médecins et pharmaciens, étudiants ou en activité de moins de 35 ans. Le rapport révèle des jeunes médecins totalement connectés, puisqu'ils sont 99% à disposer d'un smartphone et 77% d'entre eux sont équipés d'une tablette. Ils sont aussi 92% à aller sur Internet pour chercher une information médicale, et 86% utilisent une application mobile de santé. Parmi eux, 91% consultent des bases de données médicamenteuses. Également, selon l'étude, 44% des médecins de moins de 35 ans estiment que les outils digitaux « améliorent ou amélioreront les relations des médecins avec les patients » et 59% jugent que « cela promet de belles choses ». Néanmoins, seuls 12% estiment que la santé mobile et connectée, « c'est du concret ».

Cependant, ils restent encore peu nombreux à conseiller à leurs patients d'utiliser des applications ou objets connectés santé : un quart seulement des jeunes médecins en ont déjà proposé ou recommandé. Mais 78 % assurent qu'ils le feront... en 2020. Pourquoi un tel décalage ?

Impliquer les pros dans la conception des applis

Safia Slimani, médecin urgentiste de 36 ans, créatrice de Medpics en 2015, une application qui permet de partager des photos de cas cliniques entre professionnels de santé, a contribué à l'élaboration de cette étude. Elle a un avis tranché sur la question :

« Le faible nombre de prescriptions d'outils de santé connectée est dû à notre formation. Le problème vient des facultés de médecine qui n'ont pas pris le pli de la prescription d'outils de santé connectée. À titre personnel, je pense qu'utiliser ces outils de santé connectée ne nous pose pas de problème. Mais ce type de prescription est moins spontané. »

Plus globalement, les médecins espèrent une évolution du côté de la législation.

« La plupart des acteurs sont aujourd'hui demandeurs d'une régulation et convaincus que la santé connectée aura peu d'avenir sans un environnement de confiance », expliquait le Conseil national de l'Ordre des médecins, dans un livre blanc sur la santé connectée publié l'année dernière, tout en jugeant que la santé connectée « peut constituer un outil complémentaire utile à la prise en charge des patients ».

Certains doutes vis-à-vis de la santé connectée pourraient s'atténuer grâce à de nouvelles initiatives. Par exemple, IBM, en association avec Wellfundr.com, site français de financement participatif de santé, a lancé un dispositif pour aider les professionnels du secteur à concrétiser une idée d'application ou d'objet connecté santé. Actuellement, la plupart de ces outils sont créés sans que les professionnels de santé ne soient consultés, selon Guillaume Marchand, le président de DMD, startup qui propose une approche collaborative de l'évaluation des applications mobiles. Cette startup tente également de renforcer la confiance des médecins dans la santé connectée. Elle a lancé le premier label français pour certifier la valeur médicale des applications santé, et leur respect de la législation.

86% des jeunes médecins utilisent une application mobile de santé.

Jean-Yves Paillé

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