Pourquoi le chinois LeEco abandonne ses ambitions américaines

Démission du Pdg, plan social... A peine huit mois après son lancement aux Etats-Unis, le conglomérat chinois LeEco a été victime de son manque de notoriété.
Anaïs Cherif
Fondé en 2004, le conglomérat chinois LeEco est la contraction de "Le Ecosystem".

Une expansion éclaire, une chute brutale. Le conglomérat chinois LeEco a annoncé, mardi 23 mai, réduire de 70% ses effectifs américains - soit la suppression de 325 postes, a révélé le CNET. Ce plan social affecterait tous les départements du groupe, notamment la R&D, précise Bloomberg. Une annonce qui arrive à moins d'une semaine après la démission de son fondateur et patron, Jia Yueting. Samedi dernier, il expliquait son choix aux employés en avançant une "période difficile" pour l'entreprise. LeEco affichait pourtant de grandes ambitions pour le marché américain lors de son lancement en octobre dernier, à San Francisco. "Les Etats-Unis représentent le marché étranger le plus important pour nous", affirmait alors Jia Yueting, fondateur et patron du groupe.

La promesse: concurrencer les iPhone d'Apple, les télévisions de Samsung, le streaming vidéo de Netflix, les voitures autonomes de Tesla et les studios de la Paramount... Et le tout à des prix cassés. Rien que ça. Mauvais présage ou manque de chance, un des prototype de voiture autonome devant être présenté lors de la conférence de presse a été impliqué dans un accident de la route entre Los Angeles et San Francisco, racontait alors le Financial Times.

Retard dans le paiement des salaires

Début novembre, le groupe commençait à commercialiser uniquement sur son site Internet son smartphone Pro 3 à 399 dollars. Mais LeEco souffre d'un manque cruel de notoriété face aux géants de la tech - Apple et Samsung en tête. Fondé en 2004, le conglomérat chinois a commencé ses activités avec LeTV, un service de streaming vidéo - ce qui lui a valu le surnom de "Netflix chinois". Début 2016, il s'est rebaptisé LeEco pour "Le Ecosystem", un clin d'œil à sa diversification croissante.

Courant novembre, le Pdg Jia Yueting alertait déjà ses employés: "Nous commençons à voir les signes de maladie d'une grande entreprise, tels que les faibles performances individuelles et les redondances organisationnelles", rapportait Reuters... Avant de retarder le paiement des salaires de ses employés américains en mars, selon Bloomberg. D'après un porte-parole, LeEco va continuer de vendre ses produits sur le sol américain en ciblant les ménages parlant le chinois. Celui qui voulait s'imposer en nouveau géant de la tech aux Etats-Unis s'est vu contraint de se rabattre sur un marché de niche.

Anaïs Cherif

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