Publicité en ligne : Meta (encore) épinglé par l'Autorité de la concurrence

Le gendarme de la concurrence enjoint la maison mère de Facebook et Instagram à suspendre ses critères de partenariat de Meta dans la vérification publicité, en attendant une décision en la matière. L'Autorité de la concurrence juge ces critères « potentiellement discriminatoires », après une plainte de la société française Adloox.
Le siège de Meta à Bruxelles.
Le siège de Meta à Bruxelles. (Crédits : YVES HERMAN)

L'Autorité française de la concurrence épingle, une nouvelle fois, le géant technologique Meta pour des pratiques « potentiellement discriminatoires » dans le secteur de la vérification publicitaire. Le gendarme de la concurrence a ainsi prononcé des mesures conservatoires à l'encontre de Meta, maison mère de Facebook et Instagram, ce jeudi 4 mai.

Lire aussiPour ou contre : faut-il freiner le développement de l'intelligence artificielle ? (Colin de la Higuera face à Paul Midy)

Pour rappel, la vérification publicitaire permet à des acteurs d'accéder aux données des grandes plateformes sociales et de vérifier pour le compte des annonceurs que leurs publicités achetées sont bien vues par les internautes.

Les critères de partenariat suspendus jusqu'à nouvel ordre

Parmi ces mesures d'urgence imposées jusqu'à la publication d'une décision de fond, Meta doit suspendre l'application de ses critères actuels d'éligibilité à ses partenariats. En outre, l'entreprise doit rendre publics de nouveaux critères d'accès qui soient « objectifs, transparents, non discriminatoires et proportionnés ».

Dans les faits, cette décision de l'Autorité française de la concurrence intervient consécutivement à une plainte déposée par la société française Adloox, spécialiste de la mesure de la visibilité des publicités. L'entreprise avait saisi le gendarme de la concurrence en octobre 2022. L'entreprise tricolore déplorait le fait de ne pouvoir accéder à deux programmes de Meta, nécessaires pour exercer son activité. La décision de l'Autorité doit permettre à Adloox de « faciliter l'intégration d'Adloox à ses partenariats ».

Possible abus de position dominante

Toujours selon le gendarme de la concurrence, les « conditions d'accès » proposées par Meta « étaient susceptibles de constituer un abus de position dominante et portent une atteinte grave et immédiate à la fois aux intérêts d'Adloox et au secteur de la vérification publicitaire indépendante ».

« Meta ne publie pas les critères d'accès à ses partenariats » et, à supposer qu'ils soient « transparents, ils pourraient être considérés comme des barrières à l'entrée » en raison notamment de leur complexité, a pointé le président de l'Autorité Benoît Cœuré lors d'une conférence de presse.

Le patron du gendarme de la concurrence estime que « le refus (de Meta) de faire rentrer Adloox dans ses programmes depuis 2016 est potentiellement discriminatoire » entrainant de ce fait « une forte baisse du chiffre d'affaires » et une division par de sa masse salariale.

« Nous examinons la décision provisoire et nous envisageons toutes les options », a réagi un porte-parole de Meta, qui conserve la possibilité de faire appel.

Lire aussiMeta (Facebook) : après le flop du métavers, Mark Zuckerberg est-il toujours l'homme de la situation ?

En 2022, l'Autorité avait déjà contraint Meta à changer ses critères en matière de partenariats dans la publicité en ligne, après une plainte du français Criteo. Cela lui avait alors permis d'éviter une sanction financière

(avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.