L'entreprise presque centenaire peut se targuer d'avoir réussi son pari dans le streaming vidéo... Un an après le lancement de sa plateforme Disney+, le géant américain du divertissement revendique 73,7 millions d'abonnés dans le monde, selon ses résultats trimestriels publiés jeudi, contre moins de 60 millions lors du trimestre précédent.
Le groupe a largement dépassé ses propres estimations, puisqu'il tablait initialement sur la conquête de 60 à 90 millions d'abonnés dans le monde d'ici fin 2024 lors de son lancement l'année dernière. Sans oublier les bonnes performances de ses autres services de vidéo à la demande, Hulu (36,6 millions d'abonnés) et la chaîne sportive ESPN+ (10,3 millions d'abonnés).
Le confinement, élément déclencheur d'abonnements
Disney+ s'est déployé mondialement courant 2020 sur le marché ultra-concurrentiel de la vidéo à la demande, déjà largement dominé par Netflix, qui se rapproche désormais des 200 millions d'abonnés. L'année dernière avait déjà été chamboulée par une arrivée pléthorique de concurrents. Parmi eux, AppleTV+ mais aussi désormais des offres, comme HBO Max (WarnerMedia) ou encore Peacock (NBCUniversal).
Au-delà de la concurrence attendue, la plateforme s'est lancée dans un contexte économique particulièrement incertain provoqué par la pandémie du coronavirus. Alors que Disney+ misait sur un déploiement progressif en Europe à compter d'avril dernier, le service avait été contraint de retarder son lancement sur le marché français à la demande du gouvernement pour ne pas engorger les réseaux en plein confinement. Un contexte qui s'est finalement avéré être une aubaine, puisque les confinements successifs et la fermeture des cinémas en raison de la pandémie ont bénéficié aux services de streaming vidéo.
Le nouveau défi : conserver ses abonnés
Après une première année réussie, Disney+ va désormais se heurter à un nouveau défi : parvenir à conserver ses abonnés. En effet, le groupe est à un moment charnière car la période d'essai gratuit offerte pendant un an aux clients de l'opérateur Verizon Communications par exemple a expiré ce jeudi, souligne l'AFP.
Pour rester attractif, le groupe compte sur le lancements prochains de nouvelles productions, dont un spécial Lego "Star Wars" ce mois-ci, le film "Soul" des studios Pixar à Noël et la série Marvel "WandaVision" en janvier. En parallèle, Disney+ va poursuivre son déploiement à l'international. Actuellement présente dans plus de 20 pays, la plateforme va se lancer la semaine prochaine en Amérique latine, avec notamment le Brésil, le Mexique, le Chili et l'Argentine.
La publication des résultats trimestriels a fait bondir l'action de plus de 5% dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance à Wall Street. Et pourtant, la division streaming a enregistré un résultat négatif de 580 millions de dollars sur le dernier trimestre en raison des investissements massifs nécessaires à son déploiement. Les analystes s'attendaient quant à eux à un résultat négatif proche du milliard.
"Le véritable point positif est l'activité de service direct au consommateur, qui est la clef de l'avenir de notre entreprise", s'est félicité dans un communiqué de presse Bob Chapek, nommé à la tête de Disney en février 2020.
Car les autres activités du groupe ont été fortement impactées par la pandémie : parcs d'attractions fermés, retard de production de contenus pour la télévision et cinéma, annulations de croisières... Conséquence : le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 14,7 milliards de dollars (environ 12,5 milliards d'euros) au cours des trois derniers mois, en baisse de 23%, pour une perte nette de 710 millions de dollars.
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