20 ans, l'âge de la retraite pour le SMS ?

Le fameux texto célèbre son vingtième anniversaire au moment où il atteint son apogée dans de nombreux pays, concurrencé par les nouveaux types de messagerie et les réseaux sociaux.
Championnat national de SMS aux Etats-Unis cet été à New York. Copyright Reuters

Le 3 décembre 1992, dans la petite ville anglaise de Newbury dans le Berkshire, a été envoyé le tout premier SMS (short message service) par un jeune ingénieur : deux mots, « Joyeux Noël », envoyés à un collègue d'un PC vers un téléphone mobile, comme le rappelle le régulateur des télécoms britannique, l'Ofcom. Ce programmeur de la SSII Sema travaillait pour l'opérateur britannique Vodafone, qui envisageait initialement un service à usage interne, et n'imaginait pas le succès phénoménal et mondial de cette technologie issue du GSM, qui a cependant mis plus de sept ans à décoller. Vingt ans plus tard, ce sont plus de 15 millions de SMS qui sont envoyés chaque minute dans le monde. Les Philippins seraient les plus accros aux textos, avec plus de 600 par mois par abonné. En 2002, les Français envoyaient en moyenne 16 messages par mois. Dix ans plus tard, ils en envoient quinze fois plus, un peu plus de 241, soit environ 8 par jour ! Si les ados font grimper la moyenne (83 par jour soit 2.500 par mois), l'usage du SMS, facile, pratique et pas cher, s'est généralisé dans toutes les catégories de population.

Baisse du nombre de SMS envoyés en France, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni
Tellement banalisé qu'il en est devenu ringard ? En effet, le SMS semble à son apogée dans plusieurs pays dont la France. Pour la première fois cet été, le nombre de SMS envoyés a baissé légèrement par rapport au deuxième trimestre (43,7 milliards soit 1,69 milliard de moins), même s'il est resté en croissance de 21% en un an, selon les chiffres du régulateur français, l'Arcep. Idem aux Etats-Unis (678 SMS par mois au troisième trimestre contre 696 SMS au deuxième) et au Royaume-Uni le recul a commencé au premier trimestre 2012 et se poursuit. Explication le plus souvent avancée : la concurrence d'autres services de messagerie enrichie, instantanée ou vidéo, comme Skype ou WhatsApp, qui consomment de la «data», de l'Internet mobile en 3G ou en WiFi, en particulier dans les pays où les SMS ne sont pas illimités dans les forfaits. Du coup, les opérateurs mobiles eux-mêmes lancent des services comparables, de messagerie et voix sur IP comme Orange qui vient de lancer Libon, Telefonica et TU Me ou Deutsche Telekom et Bobsled. La démocratisation des smartphones et des forfaits entraîne aussi une hausse des usages des réseaux sociaux (Facebook, Twitter) qui sont autant d'alternatives aux bons vieux textos. Après les records des fêtes de fin d'année 2011 (1,13 milliard de SMS pour le Nouvel An en France), Noël 2012 et la Saint-Sylvestre auront ainsi valeur de test.

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