En Europe, les prix des télécoms diffèrent beaucoup selon les pays

Il existe de grands écarts entre les tarifs des forfaits mobiles et autres abonnements Internet fixe dans les différents pays de l’UE. C’est ce que révèle une enquête du cabinet Empirica pour le compte de la Commission européenne.
Pierre Manière
L'étude d'Empirica donne, d'une certaine manière, un coup de projecteur sur un état de fait : l'Europe des télécoms, aujourd'hui, c'est 27 marchés différents.
L'étude d'Empirica donne, d'une certaine manière, un coup de projecteur sur un état de fait : l'Europe des télécoms, aujourd'hui, c'est 27 marchés différents. (Crédits : Shutterstock)

En Europe, les télécoms restent un secteur qui s'appréhende à l'échelon national, tant les régulations sont différentes entre les pays. Et il en va de même pour les prix. Une étude du cabinet Empirica pour le compte de la Commission européenne, publiée ce lundi, démontre que les tarifs des abonnements Internet et forfaits mobiles sont très très différents entre les pays membres.

En matière d'Internet fixe, d'abord, les pays proposant les prix les plus attractifs sont, et de loin, la Roumanie et la Lituanie. Et ce, pour l'année 2022, sur toute la gamme des offres disponibles, à savoir les abonnements à Internet seul, les abonnements comprenant aussi la téléphonie fixe, et ceux, dits « triple play », proposant en plus la télévision.

En Roumanie, par exemple, un abonnement « triple play » standard dont le débit se situe entre 30 Mbit/s et 100 Mbit/s coûte un minimum de près de 23 euros par mois. En France, il faut débourser au moins 31,5 euros pour un service équivalent. Au Portugal et en Belgique, les consommateurs doivent, eux, débourser plus de 50 euros !

La France et ses « prix attractifs » sur les offres haut de gamme

Sur certaines offres, un gouffre sépare certains pays. En Espagne ou en Hongrie, un abonnement « triple play » avec un débit de plus de 1 Gbit/s vaut un minimum de 32 euros, contre 101 euros en Estonie ou en Autriche. C'est-à-dire trois fois plus ! Certains pays ont des grilles commerciales bien à eux. A l'instar de la Grèce et de Malte, qui « ont tendance à proposer des prix attractifs pour les offres ''triple play'' à bande passante plus faibles, mais qui figurent parmi les pays les plus chers pour les offres Internet seul ».

Lire aussiTélécoms : les box et décodeurs pointés du doigt pour leur consommation d'électricité

Sur le front du mobile, on retrouve la Roumanie pour les offres les moins chères. Mais elle est désormais accompagnée du Danemark. Un forfait avec 10 gigaoctets de données et de 100 minutes d'appel, est commercialisé à partir de 8,30 euros. Il faut compter quatre fois plus, c'est-à-dire près de 37 euros, en République tchèque et en Hongrie. La France et l'Irlande « proposent des prix particulièrement attractifs » pour les offres les plus haut de gamme, constate l'étude. Les pays les plus chers sont, ici, le Portugal, Malte, la Hongrie et la République tchèque.

Les maturités des technologies ne sont pas les mêmes

Qu'est ce qui explique, alors, de telles différences de prix ? En premier lieu, les stratégies des opérateurs ne sont pas les mêmes dans tous les pays. On notera, au passage, qu'Orange, qui est présent en France, en Roumanie, en Pologne et en Belgique, ne vend pas les mêmes offres, et certainement pas aux mêmes tarifs. La configuration concurrentielle explique aussi les disparités. Les prix sont généralement plus bas là où il y a plus d'opérateurs, et où la compétition est plus vive.

Lire aussiL'industrie des télécoms accentue sa pression sur Bruxelles pour un changement de régulation

Les maturités de certaines technologies ne sont pas, non plus, les mêmes partout dans l'UE. Il y a un monde entre l'Allemagne et la Belgique, qui utilisent beaucoup le câble pour l'Internet fixe, et la France ou l'Espagne, qui se sont déjà largement convertis à la fibre optique, bien plus efficace. Citons enfin la régulation, parfois très différente selon les pays.

Les dernières fréquences 5G ont, par exemple, été allouées en 2018 en Espagne, et en 2023 en Pologne... L'étude d'Empirica donne, d'une certaine manière, un coup de projecteur sur un état de fait : l'Europe des télécoms, aujourd'hui, c'est 27 marchés. Et le chantier d'un marché unique, qui sera peut-être une priorité de la prochaine Commission européenne, reste entier.

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 5
à écrit le 24/04/2024 à 7:38
Signaler
On nous avez promis une économie libérale , la liberté et un marché libre et non faussé. On se retrouve avec un capitalisme de connivence , un marché d’entente et la censure

à écrit le 23/04/2024 à 20:18
Signaler
Les opérateurs commencent à se plaindre, cela sent l'augmentation. J'attends l'antenne V3 de Starlink et je change, je n'ai pas envie de payer l'investissement fibre surtout vu que Bruxelles veut tout interdire sur le Web .Si seul reste le paiement ...

le 24/04/2024 à 7:11
Signaler
Les telecoms en France sont parmi les moins chères du monde. Aux US vous paieriez le double quant à starlink le satellite n a jamais brillé par ses bas coûts et encore moins par sa qualité de service..

le 24/04/2024 à 8:22
Signaler
Pathétique … un neo libéral de bon aloi n ayant pour mode de fonctionnement si petit écosystème egocentre .. vous vivez dans un ensemble .. s il’ vous plait changer de pays ou de continent .. allez en Chine ou en Russie et vous verrez si vos critiqu...

à écrit le 23/04/2024 à 19:20
Signaler
"c'est 27 marchés" et 100 opérateurs, je crois. Dans les 100, on imagine que Orange est compté au moins 4 fois (France, Roumanie, Pologne, Belgique). Un jour (vers 2050) y en aura peut-être 10 ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.