Ils sont présents dans presque tous les foyers de l'Hexagone. Mais les box Internet et décodeurs TV, fournis par les opérateurs télécoms, ont la particularité d'être « très énergivores ». C'est le constat qu'a fait l'Arcep, le régulateur du secteur, en dévoilant, le 21 mars dernier, sa dernière enquête « Pour un numérique soutenable ».
Ces travaux, consacrés au suivi de l'impact environnemental du numérique en France, révèlent que les box et décodeurs ont consommé, en 2022, quelque 3,3 TWh. Cela représente, d'après le gendarme des télécoms, 0,7% de la consommation d'électricité en France lors du même exercice.
Surtout, les box et décodeurs sont plus énergivores, trois fois plus exactement, que les réseaux Internet fixes ! L'Arcep relève toutefois que leur consommation d'électricité « varie fortement selon les modèles ». Cela dit, et c'est moins intuitif, cette même consommation électrique s'avère « peu dépendante de leur sollicitation ou de l'importance du trafic de données ».
En résumé, « 95% de la consommation est invariable que la box soit ou non sollicitée par l'utilisateur », insiste le régulateur. L'Arcep en conclut qu'il existe « une marge de progression » pour réduire la consommation électrique de ces équipements. L'autorité évoque plusieurs pistes, comme « l'éco-conception » ou « le développement de fonctions permettant la mise en veille profonde automatique » de ces produits.
La croissance des usages plombe l'empreinte carbone
Aux yeux de l'Arcep, toutes les pistes permettant de réduire l'empreinte carbone sont à étudier. D'autant que les émissions de gaz à effet de serre des opérateurs télécoms progressent. Le régulateur souligne qu'elles ont augmenté de 2,7% en 2022, à 382 tonnes équivalent CO2. C'est la conséquence directe, affirme l'autorité, de la croissance des usages numériques.
La consommation énergétique des réseaux mobiles, en particulier, grimpe en flèche. Entre 2021 et 2022, elle a progressé de 14%. Rien d'illogique : les clients consomment depuis des années de plus en plus de données pour des usages toujours plus « datavores », à l'instar du streaming.
En parallèle, pour répondre à ces besoins, les opérateurs continuent de renforcer leurs réseaux 4G, et déploient désormais la nouvelle 5G. Si la consommation énergétique des réseaux Internet fixe, elle, baisse dans le sillage de la transition vers la fibre, moins gourmande en électricité que le vieux réseau cuivre (ADSL), elle ne permet pas d'effet de compensation. Au final, la consommation énergétique des réseaux, fixes et mobiles, a augmenté de 7% en 2022, à 4,1 TWh.
Inquiétudes sur l'augmentation de la taille des écrans
Sur le front des équipements numériques, l'Arcep souligne que les volumes de smartphones, d'ordinateurs portables, téléviseurs et autres tablettes mis sur le marché diminuent. « Cela devrait participer à la réduction de l'empreinte environnementale des fabricants de terminaux », se félicite le régulateur.
Mais celui-ci souligne d'emblée que cette baisse « pourrait être contrebalancée par l'augmentation de la taille des écrans des équipements, qui contribue à la hausse de leur impact ». En outre, l'Arcep déplore que la part des ventes de smartphones reconditionnés par les opérateurs télécoms reste « faible », à hauteur de 4%. Ces ventes ont même significativement diminué de 9% en 2022, après une progression de 11% en 2021.
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