
Les revenus des opérateurs télécoms se portent bien. Très bien même. D'après la dernière enquête de l'Arcep, le régulateur des télécoms, publiée ce jeudi, ceux-ci ont progressé de 1,9% sur un an au troisième trimestre 2022 sur le marché de détail, à près de 9,2 milliards d'euros. Le régulateur note que leurs recettes ne cessent d'augmenter depuis près de deux ans « à un rythme compris entre +1% et +4% selon les trimestres, après dix années de recul ».
Cette croissance est aujourd'hui tirée par les services mobiles. Au troisième trimestre, ces revenus ont progressé, sur un an, de pas moins de 4,4%, à plus de 3,7 milliards d'euros. Les recettes issues de la revente de smartphones par les opérateurs grimpent aussi en flèche. Celles-ci se situent à 840 millions d'euros, soit 100 millions de plus qu'au trimestre précédent. Toujours sur le front du mobile, la 5G séduit progressivement les clients. D'après l'Arcep, le nombre d'utilisateurs de cette technologie a atteint les 6,2 millions au cours du troisième trimestre, soit 6% des cartes SIM en service. C'est 1,1 million de plus qu'au trimestre précédent.
La fibre continue de séduire les Français
Les revenus des services Internet fixe, eux, stagnent. Au troisième trimestre 2022, ils se sont élevés à 4,135 milliards d'euros, soit 9 millions de moins qu'à la même période il y a un an. « Cette évolution provient de la croissance plus faible du revenu lié à la vente des abonnements internet à haut et très haut débit (+1,8 % en un an ce trimestre, soit moins 2 points en un an) », précise le régulateur. Celui-ci souligne, aussi, que la facture moyenne des utilisateurs de services fixes à haut et à très haut débit se situe à 33,1 euros par mois, « soit un niveau stable pour le deuxième trimestre consécutif ».
Dans le sillage du Plan France Très haut débit, les Français continuent de se convertir à la fibre. Sur les 33 millions de locaux aujourd'hui raccordables dans l'Hexagone, 17,2 millions disposent d'un abonnement à cette technologie. « Le rythme de croissance de ces abonnements ralentit légèrement depuis le quatrième trimestre 2021, mais continue de progresser à un rythme soutenu : +3,7 millions en un an contre +4,2 millions un an auparavant », affirme l'Arcep.
Seul Free garde ses tarifs inchangés
Les revenus des grands opérateurs sur le marché de détail devraient continuer de progresser dans les trimestres à venir. Pourquoi ? Parce que tous, à l'exception de Free, augmentent ou comptent augmenter leurs prix. Comme La Tribune l'a indiqué en décembre dernier, Orange compte faire progresser tous ses tarifs de 1 à 2 euros à compter des mois de mars et avril. SFR et Bouygues Telecom souhaitent aussi revoir leurs prix à la hausse. Tous arguent que ces mesures s'avèrent nécessaires dans un contexte économique jugé difficile, marqué par l'inflation et la hausse des prix de l'énergie.
Seul Free compte garder ses tarifs inchangés. L'opérateur de Xavier Niel en fait, d'ailleurs, un argument commercial, dans l'espoir de siphonner des abonnés à ses rivaux, en particulier à Orange et à SFR. « Nous sommes le seul opérateur à avoir décidé de ne pas bouger le prix de nos forfaits mobiles, a claironné Thomas Reynaud, le DG d'Iliad-Free, dans un communiqué publié ce mardi. Malgré le contexte inflationniste et les lourds investissements actuellement réalisés pour déployer la 5G dans tous les territoires, nous avons tenu notre promesse en 2022, et nous maintenons notre engagement pour les quatre prochaines années. » Le « trublion des télécoms » compte bien, une fois encore, jouer les trouble-fête.
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