En France, la forte concurrence dans les télécoms permet toujours aux consommateurs de bénéficier de prix parmi les plus bas d'Europe. C'est que ce confirme une étude récemment publiée par l'IBPT, le régulateur belge des télécommunications. Ses services ont comparé les tarifs des forfaits mobiles et Internet fixe en Belgique, au Luxembourg, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Ses résultats sont clairs : l'Hexagone écrase la concurrence en matière de prix bas.
Sur le front du mobile, les opérateurs français et britanniques sont ceux qui proposent les offres les moins chères. Dans l'Hexagone et outre-Manche, il est possible de s'offrir un forfait extrêmement riche en données pour 20 euros par mois. Pour ce prix, impossible de trouver mieux qu'une offre de 10 gigaoctets en Belgique, au Luxembourg ou en Allemagne... A partir de 20 gigaoctets par mois, il faut débourser, dans ces pays, près de 30 euros mensuels. La facture flambe encore pour les offres haut de gamme. En Allemagne, il faut compter au moins 60 euros pour un forfait avec 200 gigaoctets de données.
(Crédits: IBPT)
Dans l'Internet fixe, la France, pays le plus fibré d'Europe, propose les prix les plus attractifs. Et de loin! Dans l'Hexagone, l'éventail des prix des offres (qui vont de la connexion Internet seule, à celles comprenant la télévision, la téléphonie fixe et le mobile) va de 20 euros à un peu plus de 40 euros. Les écarts de prix sont parfois énormes avec ses voisins. Pour une offre comprenant Internet à très haut débit (à 100Mbp/s), la télévision et la téléphonie fixe illimitée, les offres les moins chères sont à moins de 30 euros en France, 40 euros au Royaume-Uni, plus de 45 euros en Allemagne, plus de 50 euros au Luxembourg et 70 euros en Belgique.
(Crédits: IBPT)
Cette étude du régulateur belge confortera les opérateurs télécoms français, qui estiment généralement que ces prix bas menacent la viabilité du secteur. Le 12 décembre dernier, la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby du secteur, a estimé que cette situation ne pouvait plus durer. Surtout dans un contexte où les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free sont contraints d'investir massivement dans le déploiement de la fibre et de la nouvelle 5G, tout en voyant leurs coûts - et notamment ceux de l'énergie - grimper en flèche.
Longtemps, les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont cherché à consolider le marché. Un réduction du nombre d'acteurs permettrait, en effet, de réduire l'intensité concurrentielle, et ainsi de rehausser facilement les tarifs... Mais toutes leurs tentatives ont échoué ces dernières années. Désormais, la plupart des opérateurs cherchent à remonter progressivement leurs prix.
C'est le cas d'Orange. Comme l'a indiqué La Tribune le 14 décembre dernier, l'opérateur historique va augmenter les tarifs de toutes ses offres de 1 à 2 euros à compter des mois de mars et avril prochains. Le leader français des télécoms juge que ces hausses sont nécessaire au regard du contexte économique. Orange est « directement impacté par une forte hausse de ses coûts d'exploitation, notamment concernant l'énergie, l'approvisionnement et les matériaux », indique-t-il. L'opérateur s'attend, par exemple, à voir sa facture d'énergie pour les réseaux flamber « de plus de 120% » cette année.
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