Télécoms : les bénéfices de Vodafone s'envolent à près de 2,1 milliards d'euros

Le PDG du géant britannique du mobile, Nick Read, reste sous pression pour réorganiser les activités du groupe. L'opérateur redoute aussi une hausse des prix de l'énergie et les effets de l'inflation.
Pierre Manière
(Crédits : Suzanne Plunkett)

L'état-major de Vodafone était attendu au tournant. C'est dans un contexte électrique que le géant britannique des télécoms a dévoilé, ce mardi, ses résultats annuels 2021-2022. L'exercice intervient, il est vrai, quelques jours après l'annonce de l'arrivée de l'émirati e& à son capital, lequel constitue désormais son actionnaire de référence. Mais aussi dans un contexte de forte pression des investisseurs, mécontents de la dégringolade du titre en Bourse ces dernières années. Ceux-ci appellent à une profonde réorganisation des activités du groupe, qui doit, par ailleurs, composer avec une importante dette de 41,5 milliards d'euros.

Alors qu'en est-il ? Sur le papier, les résultats de Vodafone n'ont rien d'alarmant. Ses ventes ont progressé de 4%, à 45,6 milliards d'euros. Sachant que l'opérateur avait particulièrement souffert de l'épidémie de Covid-19 un an plus tôt. Ses bénéfices, eux, se sont envolés. Ils ressortent à près de 2,1 milliards d'euros sur l'année, contre 112 millions d'euros lors de l'exercice précédent. Ici, Vodafone profite surtout d'une baisse de ses charges fiscales, qui sont passées de plus de 3,8 milliards d'euros à 1,3 milliard d'euros.

Faibles performances commerciales en Allemagne

En Europe, ses filiales ont toutes vu leur chiffre d'affaires progresser. D'abord en Allemagne, qui pèse près du tiers des revenus du groupe. Ici, son chiffre d'affaires est en hausse de 1,1%, à 13 milliards d'euros. Mais le groupe peut mieux faire, a affirmé Nick Read, le PDG de l'opérateur. « Je ne suis pas satisfait de notre performance commerciale en Allemagne », a-t-il indiqué, selon de Financial Times. Vodafone n'a engrangé que 20.000 nouveaux clients au câble sur 2021-2022. Ce qui n'est pas beaucoup. Sa base de clients TV a, en outre, diminué de près de 310.000 fidèles à cause de la pandémie, souligne Vodafone.

En Italie, les ventes de Vodafone font du surplace, à 5 milliards d'euros. Idem pour l'Espagne, où elles titillent les 4,2 milliards d'euros. Dans ces deux pays, Vodafone fait face à une concurrence féroce, marquée par une guerre des prix. Vodafone y est attendu au tournant. En Espagne, certains critiquent le fait que l'opérateur soit aujourd'hui spectateur d'un deal entre Orange et Masmovil. En Italie, où les rumeurs de consolidation vont bon train, Vodafone a refusé un chèque de 11,25 milliards d'euros de son rival français Iliad, propriété de Xavier Niel.

Vers un deal avec Three au Royaume-Uni ?

Au Royaume-Uni, l'opérateur a vu ses ventes progresser de 7,1%, à près de 6,6 milliards d'euros. Surtout, Vodafone discute aujourd'hui d'un possible mariage avec son rival Three UK. Ce qui pourrait, à terme, permettre de consolider le marché, de rehausser un peu les prix, et de mieux encaisser les lourds investissements dans les réseaux. Enfin, en Afrique, les activités de Vodafone se portent bien. Les revenus de sa filiale Vodacom ont progressé de pas moins de 15,7%, à près de 6 milliards d'euros.

Nick Read redoute, toutefois, les conséquences de la guerre en Ukraine et de l'inflation. Le groupe craint, en particulier, l'envolée des prix de l'énergie. Pour limiter les dégâts, l'opérateur compte bientôt conclure un accord d'achat d'électricité de long terme avec Centrica, un fournisseur d'énergie britannique. Cela dit, Nick Read sera surtout jugé sur sa capacité à réorganiser les activités du groupe, soit en consolidant certains marchés, soit, possiblement, en les quittant.

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.