Télécoms : Washington appelle l'UE à se méfier de Huawei

Les États-Unis se sont fixé comme tâche prioritaire de convaincre les pays membres de l'Union européenne de renoncer à s'équiper auprès du groupe chinois Huawei pour leurs réseaux 5G de téléphonie mobile, a déclaré le 4 février un haut responsable du département d'État américain.
Avec un chiffre d'affaires de 93 milliards de dollars (81,7 milliards d'euros) en 2017, Huawei est le premier équipementier télécoms mondial mais plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, redoutent que Pékin n'utilise ses infrastructures à des fins d'espionnage.
Avec un chiffre d'affaires de 93 milliards de dollars (81,7 milliards d'euros) en 2017, Huawei est le premier équipementier télécoms mondial mais plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, redoutent que Pékin n'utilise ses infrastructures à des fins d'espionnage. (Crédits : Dado Ruvic)

Le lobbying se poursuit. Les États-Unis se sont fixé comme tâche prioritaire de convaincre les pays membres de l'Union européenne de renoncer à s'équiper auprès du groupe chinois Huawei pour leurs réseaux 5G de téléphonie mobile, a déclaré mardi 4 février un haut responsable du département d'État américain. Le message, selon lequel Huawei représente un risque pour la sécurité nationale, a été adressé aux institutions européennes et au gouvernement belge à Bruxelles, et sera également transmis à la France, à l'Allemagne et à d'autres capitales européennes ces prochains jours, a précisé ce responsable souhaitant rester anonyme.

"Ce que nous disons, c'est qu'il faut être très très prudent. Nous exhortons tout le monde à ne pas se précipiter pour signer des contrats avec des fournisseurs peu fiables en provenance de pays comme la Chine", a déclaré le responsable américain à l'issue de ses entretiens à Bruxelles.

Avec un chiffre d'affaires de 93 milliards de dollars (81,7 milliards d'euros) en 2017, Huawei est le premier équipementier télécoms mondial mais plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, redoutent que Pékin n'utilise ses infrastructures à des fins d'espionnage.

Bruxelles semble durcir ses positions

Aucune preuve n'a jusqu'à présent été apportée pour étayer ces soupçons et le groupe a réfuté à de nombreuses reprises ces accusations. La controverse a toutefois conduit les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande à restreindre l'accès à leurs marchés pour la téléphonie mobile de cinquième génération (5G). Washington, qui a ainsi interdit à Huawei d'équiper les agences gouvernementales et les entreprises travaillant pour le gouvernement fédéral, estime qu'un pays européen qui se fournirait auprès de Huawei ou ZTE, un autre groupe chinois, mettrait en danger la sécurité nationale des États-Unis au même titre que sa propre sécurité.

Cela "aurait toutes sortes d'implications pour votre sécurité nationale (...) et pour la nôtre aussi, étant donné que nous sommes alliés militairement avec la quasi-totalité des membres de l'Union européenne", a expliqué ce responsable américain.

Selon des sources contactées par Reuters, l'Union européenne réfléchit à des propositions qui reviendraient à exclure les équipements de Huawei des réseaux mobiles de prochaine génération. Même si une telle démarche en est encore à un stade très préliminaire et qu'elle pourrait être difficile à mettre en oeuvre, Bruxelles semble durcir ses positions en la matière, marchant ainsi dans les pas de l'administration américaine.

(avec Reuters)

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Commentaires 10
à écrit le 06/02/2019 à 21:51
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Bof, autant d'insistance sent le réchauffé. Enfin si les Chinois veulent m'espionner sur mon smartphone, c'est qu'ils ont du temps à perdre "Cherie j'achète quoi ce soir des nems ou de la choucroute?" pire, t'es ou dans le leclerc j'ai pas envie de ...

à écrit le 06/02/2019 à 11:44
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Au vu des dernières tribulations économiques et industrielles que nous avons subies de la part de nos "amis"…des States, c'est plutôt de Washington qu'il faut se méfier.

à écrit le 06/02/2019 à 9:35
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De toute façon, cette société s'est développée en pillant le savoir faire des autres sociétés, en bénéficiant du généreux financement public dont bénéficient les membres du PCC et d'un marché intérieur ultra protégé. Les règles de concurrence sont à ...

le 06/02/2019 à 11:49
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Apparemment vous n'avez jamais entendu parler des litiges interminables entre notre Pays et les US sur les financements publics déguisés, en Aéronautique, par exemple. Dans les milieux d'affaires et Industriels, on sait bien que tout le monde procède...

à écrit le 05/02/2019 à 21:03
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Ça me rappelle l'histoire sur les armes de destruction massive en irak, non ?

à écrit le 05/02/2019 à 20:45
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Chiche Mister Trump , en contrepartie l’UE vous remercie de la baisse de taxe pour l’aluminium... Donnant - donnant ...

à écrit le 05/02/2019 à 19:54
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Par contre les GAFA échappent à l’impôt, espionnent à l'insu de l'utilisateur, abusent de leur position dominante, et livrent vos données au gouvernement US sur demande. D'ailleurs essayez de vider le cache de google Chrome puis celui de firefox sur...

à écrit le 05/02/2019 à 19:30
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"Aucune preuve n'a jusqu'à présent été apportée pour étayer ces soupçons et le groupe a réfuté à de nombreuses reprises ces accusations. " Non mais nous savons tous que si Trump se permet de porter de telles accusations, c'est pas notre minable U...

le 06/02/2019 à 2:22
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Citoyen blase, est un peu deprime.

à écrit le 05/02/2019 à 19:11
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A qui bénéficiera une éventuelle interdiction Européenne ? A un fournisseur Américain ? Bien joué Trump !

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