Vodafone réfléchirait à se séparer de sa filiale espagnole

D’après Bloomberg, l’antenne ibérique du géant britannique des télécoms suscite l’appétit de plusieurs acteurs, dont le fonds américain Apollo. L’état-major de Vodafone serait ouvert à une vente si on lui proposait « un bon prix », poursuit l’agence.
Pierre Manière
En février dernier, Vodafone Espagne a vu son chiffre d’affaires dégringoler de 8,7%, à 858 millions d’euros, au titre de son troisième trimestre décalé.
En février dernier, Vodafone Espagne a vu son chiffre d’affaires dégringoler de 8,7%, à 858 millions d’euros, au titre de son troisième trimestre décalé. (Crédits : Ina Fassbender)

Vodafone va-t-il prochainement céder sa filiale espagnole ? Possible. D'après Bloomberg, qui cite des sources anonymes et proches du dossier, l'opérateur suscite l'appétit de différents acteurs. L'agence évoque notamment l'intérêt du fonds américain Apollo. Elle souligne que si Vodafone n'est pas officiellement à vendre, son état-major « envisagerait des offres au bon prix ». Selon les sources de Bloomberg, la filiale espagnole de Vodafone « pourrait être évaluée à plus de 4 milliards d'euros ».

Aux yeux de beaucoup d'observateurs, une cession ne serait guère surprenante. D'une part parce que Vodafone, aujourd'hui en difficulté, s'est lancé dans de profondes restructurations, des réductions de coûts, et cherche à se recentrer sur ses marchés les plus stratégiques comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni. D'autres part parce que son antenne espagnole souffre d'une très violente guerre des prix.

Dégringolade des ventes

En février dernier, celle-ci a encore vu son chiffre d'affaires dégringoler de 8,7%, à 858 millions d'euros, au titre de son troisième trimestre décalé. Sur cette période, Vodafone Espagne a vu son nombre de clients mobiles s'effriter de 19.000 fidèles, à 13,6 millions. Idem dans l'Internet fixe, où son nombre d'abonnés a fondu de 27.000, à 3 millions de clients. Vodafone a un temps cherché à consolider le marché espagnol en fusionnant avec un autre opérateur, avec l'idée de diminuer la concurrence et de faire remonter les prix. Mais sur ce front, il s'est finalement fait damé le pion par Orange, qui espère que la Commission européenne validera d'ici cet été son mariage avec MasMovil.

Depuis le départ de Nick Read, l'ancien emblématique patron de Vodafone, en décembre dernier, le groupe a décidé de tailler dans ses effectifs en Allemagne, son premier marché, mais aussi en Italie et à son siège londonien. Le groupe a lancé plusieurs chantiers pour dégager du cash et alléger son énorme dette de 41 milliards d'euros. Vodafone compte d'abord vendre une partie de sa filiale de tours télécoms à des fonds américains pour plusieurs milliards d'euros. En août dernier, Vodafone a aussi cédé sa filiale en Hongrie pour 1,8 milliards d'euros. En parallèle, le groupe espère décrocher le feu vert des autorités concurrentielles pour fusionner ses activités au Royaume-Uni avec son rival Three UK.

Vodafone attire les cadors des télécoms

Ces grands chantiers vont-ils finir par payer, et permettre à Vodafone de remonter la pente ? Certains y croient. Alors que le cours de Bourse de Vodafone s'est effondré de 60% ces cinq dernières années, plusieurs cadors des télécoms - l'américain Liberty Global, l'émirati e& et Xavier Niel, le propriétaire d'Iliad (Free) - se sont invités ou renforcés à son capital ces derniers mois.

Pierre Manière

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.