Après l’Italie, Vodafone sabre dans ses effectifs en Allemagne

Le géant britannique des télécoms veut supprimer pas moins de 1.300 emplois en Allemagne, qui est son premier marché. L’opérateur, aujourd’hui en crise, y voit ses ventes reculer depuis plus d’un an.
Pierre Manière
Présent en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, Vodafone souffre, de manière générale, d'une très forte concurrence qui entretient des guerres de prix, et ce, dans un contexte de forts investissements dans les réseaux.
Présent en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni, Vodafone souffre, de manière générale, d'une très forte concurrence qui entretient des guerres de prix, et ce, dans un contexte de forts investissements dans les réseaux. (Crédits : Reuters)

Vodafone avait promis d'importantes restructurations. Il les met désormais à exécution. Après avoir annoncé, il y a deux semaines, vouloir se séparer de 1.000 collaborateurs en Italie, le géant britannique des télécoms entend aussi supprimer 1.300 emplois en Allemagne. C'est ce que l'opérateur a indiqué ce jeudi par l'intermédiaire de Philippe Rogge, le nouveau patron de son antenne outre-Rhin, dans un entretien au quotidien Handelsblatt.

Cette réduction d'effectifs représente 6,3% de ses 14.230 employés en Allemagne. Dans ce pays, premier marché de Vodafone, l'opérateur essuie des difficultés. En 2021-2022, le chiffre d'affaires de cette antenne a pourtant progressé de 1,1%, à 13 milliards d'euros. Mais l'opérateur n'a engrangé « que » 20.000 nouveaux clients au câble sur cette période. Surtout, sa base de clients TV a, elle, diminué de près de 310.000 fidèles.

Assurer le « redémarrage » de l'opérateur

Pour justifier cette dégringolade, l'état-major de l'opérateur avait, à l'époque, évoqué la crise du Covid-19. A en croire Philippe Rogge, tailler dans les effectifs constitue « une étape douloureuse » à « franchir » pour « financer les ambitions » du groupe, et assurer son « redémarrage ». Le dirigeant souligne qu'en parallèle, Vodafone va créer jusqu'à 400 nouveaux emplois « dans les domaines en contact avec la clientèle ».

Avec ses restructurations, qui concernent aussi le Royaume-Uni et et son siège londonien, Vodafone espère se relancer alors qu'il est à la peine dans ses principaux marchés. Il souffre, de manière générale, d'une très forte concurrence qui entretient des guerres de prix. Très endetté, à hauteur de 41 milliards d'euros, Vodafone a fait l'objet de sévères critiques depuis deux ans. Beaucoup ont reproché à son état-major d'avoir raté de nombreuses opportunités, notamment en matière de consolidation en Italie et en Espagne. Ses résultats, jugés insuffisants par de nombreux actionnaires, ont coûté sa place à Nick Read, l'emblématique PDG du groupe, qui a rendu son tablier en décembre dernier.

Vodafone suscite des convoitises

Le cours de Vodafone, qui a dégringolé de moitié en cinq ans, en a lourdement pâti. Mais beaucoup jugent ce cador des télécoms européennes largement sous-valorisé. L'opérateur suscite, en effet, l'appétit de nombreux opérateurs. Après l'émirati e&, qui a augmenté sa participation de 11% à 13% au capital de Vodafone, l'arrivée de Xavier Niel, qui en a pris 2,5%, l'américain Liberty Global s'est récemment offert 5% du groupe.

Pierre Manière

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