
Vodafone avait promis d'importantes restructurations. Il les met désormais à exécution. Après avoir annoncé, il y a deux semaines, vouloir se séparer de 1.000 collaborateurs en Italie, le géant britannique des télécoms entend aussi supprimer 1.300 emplois en Allemagne. C'est ce que l'opérateur a indiqué ce jeudi par l'intermédiaire de Philippe Rogge, le nouveau patron de son antenne outre-Rhin, dans un entretien au quotidien Handelsblatt.
Cette réduction d'effectifs représente 6,3% de ses 14.230 employés en Allemagne. Dans ce pays, premier marché de Vodafone, l'opérateur essuie des difficultés. En 2021-2022, le chiffre d'affaires de cette antenne a pourtant progressé de 1,1%, à 13 milliards d'euros. Mais l'opérateur n'a engrangé « que » 20.000 nouveaux clients au câble sur cette période. Surtout, sa base de clients TV a, elle, diminué de près de 310.000 fidèles.
Assurer le « redémarrage » de l'opérateur
Pour justifier cette dégringolade, l'état-major de l'opérateur avait, à l'époque, évoqué la crise du Covid-19. A en croire Philippe Rogge, tailler dans les effectifs constitue « une étape douloureuse » à « franchir » pour « financer les ambitions » du groupe, et assurer son « redémarrage ». Le dirigeant souligne qu'en parallèle, Vodafone va créer jusqu'à 400 nouveaux emplois « dans les domaines en contact avec la clientèle ».
Avec ses restructurations, qui concernent aussi le Royaume-Uni et et son siège londonien, Vodafone espère se relancer alors qu'il est à la peine dans ses principaux marchés. Il souffre, de manière générale, d'une très forte concurrence qui entretient des guerres de prix. Très endetté, à hauteur de 41 milliards d'euros, Vodafone a fait l'objet de sévères critiques depuis deux ans. Beaucoup ont reproché à son état-major d'avoir raté de nombreuses opportunités, notamment en matière de consolidation en Italie et en Espagne. Ses résultats, jugés insuffisants par de nombreux actionnaires, ont coûté sa place à Nick Read, l'emblématique PDG du groupe, qui a rendu son tablier en décembre dernier.
Vodafone suscite des convoitises
Le cours de Vodafone, qui a dégringolé de moitié en cinq ans, en a lourdement pâti. Mais beaucoup jugent ce cador des télécoms européennes largement sous-valorisé. L'opérateur suscite, en effet, l'appétit de nombreux opérateurs. Après l'émirati e&, qui a augmenté sa participation de 11% à 13% au capital de Vodafone, l'arrivée de Xavier Niel, qui en a pris 2,5%, l'américain Liberty Global s'est récemment offert 5% du groupe.
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