
Cette nouvelle année s'annonce pour le moins compliquée pour Vodafone. Le géant britannique des télécoms, dont les résultats ne sont pas au rendez-vous, fait tout pour se relancer dans un contexte économique difficile. Après s'être récemment séparé de Nick Read, son emblématique patron, le groupe a décidé de tailler dans les effectifs de son siège londonien. D'après le Financial Times, plusieurs centaines de postes sont concernés. Vodafone pousse aujourd'hui tous les leviers pour réduire ses coûts. Son objectif est notamment de diminuer son endettement, qui dépasse les 41 milliards d'euros.
Comme tous les opérateurs du Vieux Continent, Vodafone souffre de l'inflation et de la hausse des prix de l'énergie. Mais ses actionnaires estiment surtout que le groupe, présent au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie ou encore en Espagne, paye son manque de stratégie ces dernières années. Ils reprochent notamment à son état-major d'avoir manqué plusieurs opportunités de consolidation, ou de cessions d'actifs. En Espagne, Vodafone regarde aujourd'hui Orange et MasMovil se marier, alors qu'il était aussi sur les rangs pour participer à une réduction du nombre d'acteurs dans ce marché ultra-concurrentiel. En Italie, où la compétition fait également rage, il a refusé, l'an dernier, un gros chèque d'Iliad Italia, l'antenne transalpine de Xavier Niel, pour sa propre filiale.
De profondes restructurations
Vodafone a, dès 2022, amorcé de profondes restructurations. Les objectifs sont connus : se renforcer dans ses principaux marchés, quitte à abandonner les plus difficiles et les moins profitables. En parallèle, l'opérateur cherche à fusionner avec son rival Three UK au Royaume-Uni. Et en août dernier, il s'est séparé de sa filiale en Hongrie pour 1,8 milliard d'euros. Vodafone entend surtout tirer entre 3,2 et 7,1 milliards d'euros de la création d'une coentreprise avec les fonds américains KKR et GIP, qui vont lui racheter une partie de Vantage Towers, sa filiale d'antennes-relais. Cela n'a pas, toutefois, permis à Nick Read de sauver sa tête. Vodafone lui cherche désormais un successeur.
Les difficultés de Vodafone pourraient bien, à terme, faire le bonheur d'autres opérateurs. Iliad, la maison-mère de Free en France, ne cache pas son souhait d'étendre son empreinte à l'échelle européenne. Le groupe de Xavier Niel se porte bien, et dispose de la surface financière pour, pourquoi pas, profiter d'éventuelles cessions d'actifs pour se renforcer en Italie, ou se lancer en Espagne... Le 22 décembre dernier, Xavier Niel s'est d'ailleurs offert 2,5% de Vodafone. Les grandes manœuvres autour de ce mastodonte des télécoms européennes n'en sont qu'à leurs débuts.
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