Réseaux mobiles : Orange et Vodafone s’allient dans l’Open RAN

Orange et Vodafone ont signé un accord pour développer l’Open RAN, qui permet d’ouvrir le marché des infrastructures de réseaux mobiles, et notamment de la 5G, à de nouveaux acteurs. Les deux géants des télécoms vont déployer et opérer un réseau utilisant cette technologie en Roumanie, près de Bucarest. L’expérience pourrait « ouvrir la voie à des déploiements à plus grande échelle » sur le Vieux Continent, en particulier dans les zones rurales.
Pierre Manière
D'après Orange, l'Open RAN constitue notamment un moyen de réduire les coûts de déploiement des réseaux mobiles.
D'après Orange, l'Open RAN constitue notamment un moyen de réduire les coûts de déploiement des réseaux mobiles. (Crédits : Reuters)

Ils appuient sur le champignon. Orange et Vodafone ont décidé de passer un cap en unissant leurs forces pour développer l'Open RAN. Pour rappel, cette innovation consiste à ouvrir le marché des infrastructures mobiles. Ces dernières sont aujourd'hui constituées de différents matériels et logiciels avec des solutions propriétaires fermées. Cela oblige les opérateurs à se fournir intégralement chez un seul équipementier télécoms - en clair soit Nokia, Ericsson, voire Huawei dans les pays où il est autorisé. L'Open RAN a pour but d'ouvrir ce marché à tout un éventail d'autres acteurs spécialisés, grâce à la définition de normes et standards communs. Cette concurrence nouvelle doit, aux yeux de beaucoup d'opérateurs dont Orange et Vodafone, permettre de diminuer sensiblement le coût de déploiement des réseaux mobiles, et en particulier celui de la nouvelle 5G.

Le numéro un français des télécoms et le géant britannique du mobile ont annoncé, ce mercredi, qu'il allaient travailler main dans la main dans l'Open RAN. Ils vont en premier lieu bâtir et exploiter ensemble un réseau utilisant cette technologie. Celui-ci se situera en Roumanie, « dans une zone rurale près de Bucarest », affirment les opérateurs dans un communiqué. « Ces sites mobiles fourniront une première expérience concrète de ce nouveau modèle opérationnel basé sur l'intégration d'équipements et de logiciels multifournisseurs, de façon à ouvrir la voie à des déploiements à plus grande échelle », détaillent-ils. Tous deux planchent pour le moment « à la sélection de fournisseurs stratégiques pour cette phase initiale de construction ».

Un projet pilote qui a vocation à faire des petits

Si l'expérience s'avère concluante, Orange et Vodafone envisagent d'aller plus loin. Ce projet pilote pourrait « ouvrir la voie à des déploiements à plus grande échelle », expliquent-ils. « Ce modèle servira de schéma directeur pour étendre les réseaux 4G et 5G aux communautés rurales de toute l'Europe », poursuivent les opérateurs. Et possiblement dans les pays où ils disposent tous les deux de réseaux mobiles. C'est le cas en Roumanie, mais aussi en Espagne.

Orange et Vodafone affichent, en parallèle, leurs ambitions dans les réseaux Open RAN. D'après eux, cette technologie « offre des avantages considérables par rapport aux réseaux traditionnels »« Grâce à l'utilisation d'un réseau RAN ouvert et virtualisé, reposant sur la désagrégation entre équipements physiques et logiciels, Vodafone et Orange bénéficieront chacun d'une plus grande agilité lors de l'ajout de nouveaux sites radio, ou de la mise à niveau des sites existants, tout en minimisant les coûts et la consommation d'énergie », louent-ils.

Il n'empêche que cette technologie suscite des interrogations. Certains se demandent si elle est suffisamment mature pour fonctionner correctement, ou encore si le fait de multiplier le nombre de fournisseurs ne va pas poser des problèmes de sécurité. D'autres jugent que l'Europe a gros à perdre en se convertissant trop vite à l'Open RAN.

Aujourd'hui, cette technologie est largement poussée par les Etats-Unis. Washington espère que ses industriels et champions des logiciels en seront des acteurs clés, ce qui permettrait au pays de l'Oncle Sam de revenir en force dans le segment des équipements de réseaux mobiles. De fait, les Etats-Unis ne possèdent plus aucun cador dans ce secteur sensible et stratégique. Le problème, c'est que cette offensive risque de nuire aux champions européens que sont Nokia et Ericsson, qui risquent de voir leurs parts de marché s'effriter.

Pierre Manière

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Commentaires 2
à écrit le 22/02/2023 à 22:39
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Que fout orange avec les rosf’beefs brexiters ? Il n a pas mieux à faire ? S il fait l open ran je le quitte car il favorise les ricains au lieu des européens !

à écrit le 22/02/2023 à 22:39
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Que fout orange avec les rosf’beefs brexiters ? Il n a pas mieux à faire ? S il fait l open ran je le quitte car il favorise les ricains au lieu des européens !

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