
Alors que la Commission européenne dévoile, ce mardi, le Digital Service Act (DSA), un projet de législation visant à limiter la puissance des géants du numérique, voici trois raisons pour lesquelles il est si difficile de réguler ce secteur.
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Énormes économies d'échelle
Les logiciels et algorithmes au cœur de la nouvelle économie numérique représentent des investissements massifs. Mais une fois écrites, les lignes de codes sont reproductibles à l'infini, sans coût additionnel.
La tech est donc une industrie de coûts fixes où la taille du marché joue un rôle déterminant pour amortir les frais de développement, comme dans le cinéma, où les films européens, sans mesures de protection, ont du mal à rivaliser avec les super-productions américaines du fait de leurs marchés nationaux plus petits.
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Effets de réseaux
Les réseaux sociaux sont la meilleure illustration du problème que pose l'absence de compatibilité entre des produits concurrents. Les utilisateurs préfèrent être tous sur un même service afin de pouvoir communiquer entre eux. Résultat: un seul groupe, Facebook (avec Instagram, WhatsApp, Messenger), domine largement le marché.
On retrouve aussi ces effets de réseaux dans les places de marché, les logiciels et systèmes d'exploitation.
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Logique de conglomérat
L'économie numérique a donc tendance à créer des monopoles et ces derniers, obnubilés par la course à la taille, profitent de leur position de force sur leur marché d'origine pour conquérir des marchés adjacents.
Ainsi, Google, ultra-dominant dans les moteurs de recherche avec près de 90% des requêtes, s'est développé de façon tentaculaire en créant des passerelles entre différents services, dans la cartographie (Google Maps), les e-mails (Gmail), la vidéo en ligne (YouTube), les systèmes d'exploitation pour la téléphonie mobile (Android), les navigateurs (Chrome), le commerce en ligne (Google Store, Google Play), etc.
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