La contestation monte au sein de l'association d'épargnants Afer

Un collectif de 9.000 adhérents interpelle le conseil d'administration de l'association d'épargnants sur sa gestion et ses liens avec l'assureur Aviva.
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Une nouvelle fronde s'organise au sein de l'Afer. Un collectif de 9.000 adhérents à cette association d'épargnants, qui gère 45,9 milliards d'euros placés sur le contrat d'assurance vie « Compte Afer», est bien décidé à faire entendre ses réclamations, lors de la prochaine assemblée générale, le 29 juin, à Nantes.

Ce collectif dénonce « la centralisation inédite du pouvoir à l'Afer ». Son objectif est de rétablir « l'indépendance » de l'association et d'en améliorer la gouvernance. Il a déposé cinq résolutions qui doivent être soumises à la prochaine assemblée générale. « Mais elles ont assez peu de chances d'aboutir », soupire cet adhérent. Selon lui, le processus démocratique n'est pas garanti au sein de l'association.

Sur 740.000 adhérents, 110.000 ont voté l'année dernière, dont 70.000 qui avaient confié leurs pouvoirs au président, selon le collectif. Les 9.000 veulent donc inciter les adhérents à « reprendre le contrôle de leur association ». Un combat qui rappelle celui du courtier François Nocaudie, fondateur de l'association SOS Principes Afer.

En plus des critiques sur l'augmentation des rémunérations des dirigeants de l'association, les 9.000 dénoncent le mécanisme de désignation par cooptation des membres du conseil d'administration. Ils demandent aussi que la fonction de président de l'Afer devienne un mandat exclusif et ils pointent une trop grande ingérence de l'assureur Aviva, qui voudrait, selon eux, « filialiser » l'Afer. L'une des résolutions déposée par le collectif concerne d'ailleurs la demande d'un audit sur la santé de l'assureur Aviva. « Nous le devons aux adhérents, clament-ils. Surtout depuis la crise de 2008. »

Par ailleurs, les 9.000 veulent tourner la page du « procès des fondateurs » de l'Afer, Gérard Athias et André le Saux, condamnés pour abus de confiance. Ils reprochent à l'actuel président de l'association Gérard Bekerman, « d'instrumentaliser » cet épisode auprès des adhérents.

Gérard Bekerman n'a pas manqué de réagir à ces accusations. Dans la lettre de l'Afer du mois de mai adressée aux adhérents, il se dit « profondément attaché au respect de l'expression démocratique » et juge que les résolutions du collectif sont « en total conflit d'intérêt » avec l'association. Il appelle donc à voter « contre » lors de l'Assemblée générale.

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