Les notaires d'Ile-de-France prévoient une pénurie de logements neufs

Selon la Chambre de Notaires d'Ile-de-France, le marché des logements neufs pourrait connaître une pénurie dans les prochains mois. Par ailleurs, les prix de vente des logements anciens ont à nouveau augmenté en Ile-de-France et notamment à Paris au premier trimestre 2010

Les logements neufs pourraient bientôt manquer. C'est ce qu'anticipent les notaires. Les ventes de logements neufs devraient rapidement se heurter à une pénurie de biens, les promoteurs ayant écoulé leurs stocks bien plus vite que prévu, selon la Chambre de Notaires d'Ile-de-France. Les promoteurs ne disposent pas de logements de substitution du fait de l'interruption de beaucoup d'opérations pendant la période de crise, des délais de sortie de nouveaux programmes et du manque chronique de foncier en Ile-de-France, précisent les notaires dans leur dernière note de conjoncture publiée jeudi.

"Il apparaît certain que la crise de la construction à laquelle l'Ile-de-France, tout particulièrement, est confrontée depuis de nombreuses années, ne va que s'accentuer au cours des prochains mois, laissant entière la question de la pénurie de logements par rapport à une demande structurellement très forte", déclarent-ils.

Mercredi, le ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer a annoncé une stabilisation des ventes de logements neufs au premier trimestre, avec un net recul des encours de logements proposés à la vente (-30,6%) et une poursuite du redressement des mises en chantier (+4%) et des permis de construire (+25,3%).

Forte activité au deuxième trimestre

Dans ce contexte, le prix des logements neufs et anciens continue à progresser, entamée dès le mois juin 2009 en Ile-de-France. Au premier trimestre 2010, l'indice Insee-Notaires montre que le prix moyen des appartements anciens en Ile-de-France (4.550 euros/m2 au premier trimestre 2010) est en progression de 2,5% par rapport au quatrième trimestre 2009 et se rapproche du record de l'été 2008 (4.730 euros/m2). La hausse est encore plus forte pour Paris intra-muros (+3,2%) où le prix du premier trimestre (6.430 euros/m2). Pour les maisons en Ile-de-France, le prix moyen (280.400 euros) est en progression de 2,3%.

Cette hausse sensible des prix est essentiellement due au faible nombre de biens immobiliers mis en vente et à la faiblesse des taux d'intérêt, expliquent les notaires.  "Avec des niveaux parfois inférieurs à 3,5% pour des prêts de 15 à 20 ans, la situation est très favorable aux emprunteurs, surtout dans un contexte de crainte de retour de l'inflation et de défiance vis-à-vis des marchés boursiers", notent-ils.

Quant au volume de ventes de logements neufs et anciens en Ile-de-France de janvier à mars, il a atteint 40.580, en hausse de 4% par rapport au premier trimestre de l'année 2008, tout en restant en net retrait par rapport aux mêmes périodes de 2006 et 2007, selon les notaires. Ces derniers rappellent qu'au premier trimestre 2009, au plus fort de la crise, le marché s'était quasiment arrêté.

Les perspectives de ventes sur le marché du logement pour le deuxième trimestre 2010 restent donc positives, les notaires tablant sur une "forte activité immobilière au printemps", période de l'année traditonnellement favorable aux transactions.

Des taux toujours plus bas

C'est dans ce contexte que meilleurtaux.com a publié la nouvelle édition de son observatoire du crédit immobilier. Il en ressort que les taux de crédit continuent contre toute attente à baisser et que le mouvement pourrait encore se prolonger. "En mai, 70% des banques partenaires de Meilleurtaux.com ont baissé leur taux de crédit de 0,11% en moyenne et jusqu'à 0,20% pour certaines" souligne l'organisme qui idnqiue avoir même trouvé du 3,35% sur 15 ans, "un niveau jamais atteint depuis avril 2006".

Selon Meilleurtaux.com, "les taux fixes sur 15 ans n'ont jamais été aussi bas depuis 10 ans hormis durant huit mois, entre juin 2005 et avril 2006". la crise de la zone euro y est pour quelque chose. Les investisseurs se ruent en effet sur les placements à faibles risques selon le mouvement bien connu du "fly to quality". Les obligations assimilables au trésor (OAT) de la dette de l'Etat français en profitent et voient leur rendement tomber à 3% voire en dessous (plus la demande est forte, plus le rendement est bas). La concurrence entre banques expliquent aussi ces taux attractifs.

Au total,  sur toutes les durées, l'organisme enregistre une baisse de plus d'un point depuis début 2009 avec du 3,6% à 20 ans hors assurance en mai 2010 contre 4,7% début 2009.

Le mouvement est encore plus spectaculaire sur les taux variables avec des taux capés 1 sur 20 ans à 2,9% en mai 2010 contre 4,85% début 2009. Mais les emprunteurs restent très prudents vis à vis de cette solution plus risquée. Les taux fixes ne représentent que 10% des emprunts contractés.

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Commentaires 2
à écrit le 27/05/2010 à 16:10
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Le prix des logements est, mathématiquement, directement lié aux taux. Quand les taux baissent, la capacité d'emprunt augmente, donc les prix montent, et inversement. Les taux sont à leur plus bas niveau historique, donc les prix sont à leur plus hau...

à écrit le 27/05/2010 à 12:17
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Nuance:on organise la pénurie pour éviter la baisse! Pourquoi l'état a racheté des invendus en 2009? Les cabinets de notaires(protégés)vont ils s'ouvrir à la concurence pour traiter plus de dossiers?En Allemagne les avocats peuvent faire les actes ...

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