Etats-Unis : nouvelle vague d'énormes plans sociaux

Près de 60.000 suppressions de postes ont été annoncées outre-Atlantique pour la seule journée de lundi. De Caterpillar, à Pfizer, en passant par Home Depot et Texas Instruments, latribune.fr passe en revue les annonces faites par les entreprises américaines.

Nouvelle série de plans sociaux au sein des grandes entreprises américaines. Touchées par le ralentissement de l'activité, ces dernières ont vu leurs bénéfices chuter sur les derniers mois 2008 et tablent sur un nouvel exercice difficile avec une croissance mondiale en berne, aussi bien dans les pays occidentaux que dans les pays émergents. Si l'on additionne toutes les annonces faites lundi soir, on arrive à un total de près de 60.000 postes supprimés. Revue de détail.

Ce lundi, Caterpillar a ainsi annoncé pas moins de 20.000 suppressions d'emplois dans le monde alors que 2009 s'annonce "très dure". Le spécialiste américain des engins de chantiers s'attend en effet à un repli de 20% de son activité cette année. L'essentiel de ces réductions d'emploi devrait être réalisé d'ici au 31 mars. Le groupe table sur le départ volontaire ou contraint de 4.000 ouvriers et 7.500 employés administratifs. En outre, 8.000 CDD et intérimaires ne seront pas renouvelés. Ces mesures s'accompagnent par ailleurs d'importantes réductions des heures supplémentaires et d'un gel des embauches et des salaires pour les employés administratifs.

En officialisant ce lundi le rachat de son concurrent Wyeth pour 68 milliards de dollars, Pfizer a également annoncé qu'il allait supprimer environ 10% de ses effectifs d'ici à 2010, notamment en fermant 5 de ses 46 usines. Le numéro un mondial de la pharmacie emploie actuellement près de 90.000 personnes et Wyeth compte 50.000 salariés. Pfizer n'ayant pas précisé si ce plan de restructuration ne concernait que ses seuls effectifs ou la totalité des employés de la nouvelle entité, ce sont près de 14.000 postes qui pourraient ainsi être détruits dans les deux prochaine années.

Le secteur des télécoms n'échappe pas lui aussi au ralentissement de l'activité. Après AT&T, le premier opérateur américain de téléphonie mobile qui a annoncé début décembre la suppression de 12.000 emplois, c'est au tour de Sprint Nextel, le numéro trois du secteur, de tailler dans ses effectifs. Le groupe va ainsi détruire 8.000 postes dans les prochains mois, soit 14% de ses effectifs mondiaux. Ce plan doit permettre de dégager 1,2 milliard de dollars d'économies alors que les marchés s'attendant à ce que l'opérateur publie une perte au quatrième trimestre.

Le fabricant américain de composants électroniques Texas Instruments a annoncé pour sa part  qu'il allait supprimer 3.400 postes, soit 12% de ses effectifs, après avoir enregistré une chute de ses résultats en 2008, particulièrement marquée en fin d'année. Le groupe texan prévoit 1.800 licenciements "secs" et 1.600 départs volontaires ou à la retraite, selon son communiqué. Texas Instruments a vu son bénéfice net reculer de 27% sur l'ensemble de l'année écoulée, à 1,92 milliard de dollars.

Quant au groupe informatique américain IBM, il aurait engagé un plan social visant à supprimer plus de 2.800 emplois, selon une source syndicale. Selon le syndicat Alliance@IBM, membre d'AFL-CIO, la première confédération syndicale américaine, IBM compte supprimer 1.419 emplois dans la division logiciels, et 1.449 emplois dans la vente et la distribution. "Des suppressions dans d'autres divisions sont prévues", a ajouté Alliance. Contrairement aux autres annonces, IBM a surpris agréablement la semaine dernière en publiant un bénéfice net meilleur que prévu par le marché en 2008. IBM avait par ailleurs indiqué qu'il prévoyait une nouvelle progression de ses résultats en 2009. 

Home Depot a également fait savoir ce lundi qu'il allait réduire de 7.000 postes ses effectifs après avoir acté la fermeture d'EXPO, sa chaîne de magasins haut de gamme d'aménagement de la maison. Le numéro américain de la distribution de produits de bricolage va également restructurer sa logistique. Le groupe a par ailleurs annoncé un gel des salaires chez ses cadres dirigeants. Touchée par la morosité de la consommation, l'enseigne table sur une baisse de 24% de son bénéfice net au titre de son exercice 2008, avant une année 2009 marquée par "une faiblesse continue des ventes en raison de l'aggravation du ralentissement économique".

General Motors va supprimer 2.000 emplois dans deux de ses usines aux Etats-Unis, en raison de la chute de la demande qui le contraint à réduire fortement sa production. Le premier constructeur automobile américain doit présenter avant la mi-février un plan de retour durable à la rentabilité, sous peine de devoir rembourser le prêt relais de 13,4 milliards de dollars accordés par le Trésor américain.

Ces annonces pourraient être suivies cette semaine par d'autres plans sociaux alors que de nombreuses grandes sociétés américaines vont publier leurs résultats au titre du quatrième trimestre 2008. Elles interviennent alors que le taux de chômage américain a atteint son plus niveau depuis janvier 1993, à 7,2% de la population active. L'an passé, 2,6 millions d'emplois ont été supprimés, dont 1,9 million sur les quatre derniers mois. Du jamais vu depuis 1945. Et la situation du marché de l'emploi devrait poursuivre sa dégradation outre-Atlantique alors que l'activité est attendue en forte baisse.

La Réserve fédérale estime en effet que le Produit intérieur brut (PIB) américain devrait reculer cette année, sans toutefois fournir d'indication chiffrées. Le Fonds monétaire international (FMI) pourrait de son côté abaisser sa prévision de croissance à -1,6%, contre -0,7% précédemment. Il s'agirait alors de la plus forte contraction de l'activité américaine depuis 1982. Le FMI devrait par ailleurs revoir à la baisse ses prévisions pour la croissance mondiale en 2009, ne tablant plus que sur une progression de 0,5% de l'activité, contre 2,2% en novembre.

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Commentaires 5
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ce n'est quele début et la conséquence logique d'une politique de croissance infinie dans un monde fini par des politiciens irresponsables et incompétents. Obama ne peut continuer dans cette voie suicidaire et sa marge de manoeuvre est très étroite e...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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2009 s'annonce bien pour l'économie américaine!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pendant des décennies ils ont fait la loi économique à travers le monde, aujourd'hui, l'économie fait la loi chez eux... c'est le revers de la médaille

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les dirigeants des grands groupes ont donc décidé de réduire les dépenses pour préserver les marges avec un chiffre d'affaires prévu à la baisse. Les premiers ont annoncé, les autres suivront et effectivement la consommation en sera affecté car ces s...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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cela semble, effectivement, confirmer les différentes indices déjà signalés depuis septembre 2008. Les US ont été occupés par une élection qui a portée un président aussi différent que possible du précédent. Mais l'effet d'une élection finit toujour...

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