Airbus cherche la parade au rachat de son équipementier Spirit Aerosystems par Boeing

Que faire si un de vos équipementiers stratégiques passe sous le contrôle de votre principal concurrent ? C'est la question qui agite aujourd'hui Airbus, face au rachat annoncé de Spirit Aerosystems par Boeing. Toutes les options sont sur la table.
Léo Barnier
Les voilures des Airbus A220 sont produites par Spirit Aerosystems.
Les voilures des Airbus A220 sont produites par Spirit Aerosystems. (Crédits : REGIS DUVIGNAU)

Si les difficultés de Spirit Aerosystems pèsent essentiellement sur Boeing, Airbus est tout de même concerné. L'équipementier américain est aussi sous-traitant de l'avionneur européen sur deux programmes d'avions commerciaux. Or, le rachat à venir de Spirit Aerosystems par Boeing va venir chambouler la situation. Comme l'a déclaré Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, à l'occasion des résultats trimestriels jeudi : « Nous ne voulons pas que des lots de travail importants soient fournis par notre principal - et seul concurrent. »

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Le patron d'Airbus fait ainsi référence à l'usine de panneaux en composites pour les A350 de Kinston aux Etats-Unis et celle pour les voilures en composites des A220 à Belfast en Irlande du Nord, qui sont stratégiques pour le constructeur.

« Nous regardons de près la situation de Spirit étant donné la décision de Boeing », a-t-il ainsi déclaré, conscient de la nécessité de sécuriser rapidement ses sources d'approvisionnement alors que les négociations préliminaires entre Spirit et Boeing ont débuté le mois dernier.

« Nous sommes au début du processus. Nous sommes entrés en discussions avec Spirit sur les solutions potentielles » a indiqué Guillaume Faury, refusant d'en dire plus sur les solutions en question ou sur le calendrier des négociations. Un rachat des activités réalisées par Spirit pour Airbus semble évidemment une possibilité, mais le constructeur européen veut étudier toutes les options.

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Des garde-fous sur la qualité

Interrogé sur les soucis de qualité de Spirit Aerosystems, Guillaume Faury a quelque peu botté en touche. « Je ne peux pas commenter pour Spirit en général. Comme vous le savez, nous avons deux lots de travail principaux confiés à Spirit, qui viennent de sites quasiment dédiés à Airbus », explique ainsi le patron d'Airbus.

« Nous suivons ces sujets avec Spirit depuis des années, nous les soutenons avec des équipes sur sites assez importantes pour s'assurer que le travail qu'ils font pour nous correspond à toutes nos attentes, que les problèmes identifiés sont corrigés et qu'il y a des boucles vertueuses pour apprendre de ces situations. Ils font eux-mêmes face à des difficultés sur les chaînes d'approvisionnement comme nous pouvons les connaître. Le niveau de compréhension et de partenariat que nous avons avec Spirit est bon, voire très bon pour gérer leur situation complexe », a tout de même ajouté Guillaume Faury.

Léo Barnier

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Commentaires 12
à écrit le 05/05/2024 à 10:03
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Tiens tiens, cela ressemble à du déjà vu: en 2014 la France vende la "division chaudières" de entreprise française Alstom à l'américain General Electric. . Vente réalisée avec la bénédiction du Ministre de l'économie de l'époque.. Une des conséquence...

à écrit le 01/05/2024 à 15:25
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Bonjour, voila une nouvelle, l'équipementier américains passe sous contrôle de Boeing.. Mais dans notre union européenne, nous n'avons pas d'équipementier capable de repondre au besoin d'airbus... Bon je crainds que la souveraineté industriel ...

à écrit le 27/04/2024 à 10:56
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La clairvoyance d'airbus laisse baba! On a des clients dans le même cas, et le soucis est géré en amont !!! Ah c'est sûr, des ingénieurs qui n'ont jamais fait de gestion ne pensent pas à ça jusqu'àu jour où ils découvrent le pb...

le 27/04/2024 à 12:23
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Détrompez vous la supply chain chaine d'approvisionnement en français ou logistique emploie des milliers d'ingénieurs dans toutes les industries et cela devient même une fonction stratégique vu la complexité d'acheminement des différents composants d...

le 27/04/2024 à 16:08
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Chez Boeing les financiers ont remplacés les ingénieurs on voit le résultat ....

le 27/04/2024 à 21:59
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C'est sûr qu'on n'a pas besoin d'ingénieur. C'est d'ailleurs ce qu'on applique depuis 40 ans. D'ailleurs, vu notre niveau en maths et en sciences, il va falloir bientôt aller les chercher au Niger ou dans des pays comme cela.

à écrit le 27/04/2024 à 10:26
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France n'@s pas besoin de Spirit quand elle a des atelliers d'haute garrone

le 27/04/2024 à 11:25
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Et autres départements d'Occitanie et Nouvelle Aquitaine et nous avons aussi en France des équipementiers qui fournissent Boeing comme Figeac Aero!

à écrit le 27/04/2024 à 8:39
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Ben leur dire qu'il ne faut pas tuer les lanceurs d'alerte ! Ah ça jetterait un froid c'est sûr mais ça leur ferait du bien aux obscurantistes de chez boeing !

à écrit le 27/04/2024 à 7:10
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Qu' Air Bus s' adresse à un spécailiste de ce type de transaction un certain Emmanuel Macron, banquier de son métier et ses intérêts seront certainement sauvegardés !

à écrit le 26/04/2024 à 23:34
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Lorsque 2 compagnies aériennes veulent fusionner, que ce soit en Europe ou aux USA, les gouvernements ne se gênent pas pour bloquer la fusion pour risque de manque de concurrence !! ... et là, personne ne dit rien ???

à écrit le 26/04/2024 à 23:34
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Lorsque 2 compagnies aériennes veulent fusionner, que ce soit en Europe ou aux USA, les gouvernements ne se gênent pas pour bloquer la fusion pour risque de manque de concurrence !! ... et là, personne ne dit rien ???

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