L'Agence internationale de l'énergie prévoit une forte chute de la demande de pétrole

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) s'attend désormais à la plus forte chute annuelle de demande de pétrole (-3%) depuis 1981, en raison de la récession économique mondiale. L'offre en revanche a augmenté en avril. Ce jeudi matin, en dépit de la baisse surprise des stocks de brut et d'essence aux Etats-Unis, les cours du brut ont reflué, dans le sillage de la clôture en forte baisse de Wall Street la veille.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a de nouveau revu en baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2009, s'attendant désormais à la plus forte chute annuelle depuis 1981 (-3%) en raison de la récession économique mondiale, selon son rapport mensuel publié ce jeudi.

L'organisation internationale, qui représente les intérêts des pays industrialisés, estime que la consommation d'or noir va atteindre 83,2 millions de barils par jour (mbj) sur l'année, soit une baisse de 2,6 mbj par rapport à 2008. Dans son rapport du mois d'avril, l'AIE prévoyait une demande mondiale de 83,4 mbj.

L'Agence explique cette révision en baisse par des données sur la consommation d'or noir "plus faibles que prévu" venues de "plusieurs régions" du monde, notamment de Chine, des Etats-Unis et de Russie. Parmi les dix plus gros consommateurs de pétrole au monde, seuls l'Inde et l'Arabie saoudite devraient enregistrer une hausse de leur demande en 2009.

L'Agence indique que ces projections sont "cohérentes" avec les "récentes évolutions de l'activité économique" et avec l'hypothèse selon laquelle l'économie mondiale ne se redressera pas avant 2010 "au plus tôt". Le rapport base notamment ses projections sur les dernières prévisions du FMI, soit une contraction du PIB mondial de 1,4% cette année.

Une offre en hausse

Quant à l'offre, elle a augmenté de 230.000 barils par jour (bj) en avril à 83,6 mbj, en raison d'une hausse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).  Après sept mois de réduction de leur production, les membres de l'Opep se sont en effet montrés moins enclins à appliquer leurs baisses de quotas le mois dernier, selon l'AIE. L'Opep s'était engagée fin 2008 à réduire son offre de brut de 4,2 mbj. En avril cette réduction de production était appliquée à 78% contre 83% en mars.

L'offre des pays non membres de l'Opep a elle aussi progressé légèrement, grâce à une hausse de production en Mer du Nord et en Russie. La production mondiale d'or noir reste néanmoins en baisse de 2,8 mbj par rapport à avril 2008.

Après s'être écroulés à 32,40 dollars en décembre dernier, les cours du pétrole sont graduellement remontés, avec une accélération du mouvement la semaine dernière. Ils ont repassés la barre des 60 dollars mardi.
Les prix ont été soutenus par la santé retrouvée des marchés financiers, estime l'AIE, qui critique cependant la "myopie" des traders qui se focalisent sur "les mouvements quotidiens des marchés financiers" pour juger de l'évolution de la demande de pétrole.  L'Agence estime en effet que les fondamentaux de l'offre et de la demande restent "fragiles" avec notamment une demande de pétrole aux Etats-Unis à son plus bas niveau depuis dix ans.

Les cours étonamment en baisse ce jeudi

Cependant, ce jeudi,  les cours du pétrole ont reflué dans les échanges électroniques en Asie, a priori dans le sillage de la clôture en forte baisse de Wall Street la veille. Déçus par le mauvais signal pour la reprise économique donné par le recul inattendu des ventes de détail aux Etats-Unis, le Dow Jones a en effet perdu 2,18% et le Nasdaq 3,01% mercredi.

Ainsi, dans les échanges matinaux de jeudi, le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin perdait 29 cents à 57,73 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin cédait 8 cents à 57,26 dollars.

On se serait cependant attendu à ce que la chute inattendue des stocks de brut et d'essence aux Etats-Unis fasse remonter les cours. Après neuf semaines d'affilée de progression, les réserves de brut ont en effet reculé de 4,7 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes s'attendaient à une nouvelle hausse. Les stocks d'essence ont eux chuté de 4,1 millions barils quand les analystes pensaient qu'ils allaient rester stables. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté un peu moins qu'attendu, d'un million de barils. Malgré ces chiffres "très optimistes", le détail de ces statistiques a révélé "des nuances négatives", a relevé Bart Melek, de BMO Capital Markets. La demande du pays reste notamment "en baisse assez substantielle", a-t-il souligné.

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quand n'entendrons-nous plus jamais parler de cette énergie focile trop polluante ? Paraît-il que la Russie et le Canada sont en train de se battre pour avoir les sous-sols du pôle nord après la fonte pour exploiter les nouveaux gisements... Quand s'...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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très bizarre, car le prix du carburant, à la pompe, ne cesse d'augmenter depuis 10 jours. Alors de deux choses l'une: ou bien je tombe en panne en attendant la baisse ou je marche à pieds. Au fait, ou vont les milliards économisés lorsque le pétrole ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il faut que les traders comprennent bien que la crise a modifié en profondeur les comportements des agents économique et que les vieilles recettes du passé ne fonctionnent plus. Le pétrole ne pourra plus jamais monter ! A la moindre augmentation, le ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et les shadoks pompaient pompaient...

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