"La France souhaite que soit suspendue la préparation du G8 de Sotchi" prévu en juin, a déclaré dimanche le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, tant que les "partenaires" russes "ne sont pas revenus à des principes conformes à ceux du G7 et du G8".
"Nous condamnons l'escalade militaire russe et souhaitons que soit organisée dans les meilleurs délais une médiation, soit directement entre Russes et Ukrainiens soit par l'intermédiaire de l'ONU ou de l'OSCE" (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), a ajouté le ministre des Affaires étrangères à l'émission Grand Rendez Vous (Europe1/I-télé/Le Monde).
Une médiation par tous les moyens
"La Russie est traditionnellement notre amie. Nous souhaitons d'un ami traditionnel autre chose qu'un bruit de bottes", a poursuivi le ministre.
Les Etats-Unis et le Canada ont déjà fait savoir qu'ils pourraient ne pas se rendre au G8 de Sotchi en représailles aux menaces russes d'intervenir militairement en Ukraine.
"Pour essayer d'avoir une désescalade et avoir une médiation, la France est disponible. Cette médiation peut être faite au niveau des Nations unies, elle peut être faite au niveau de l'Osce, elle peut être faite au niveau d'une nation. La France est tout à fait disponible", a répété Laurent Fabius.
La pression monte
Les Occidentaux font monter la pression sur Moscou, après le feu vert obtenu samedi en Russie par Vladimir Poutine pour une intervention armée russe en Ukraine, particulièrement en Crimée et dans l'est du pays, où Moscou veut "protéger ses intérêts et les populations russophones".
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En réaction Kiev a rappelé dimanche matin tous les réservistes à la mobilisation générale, après avoir expliqué à Moscou qu'elle prendrait comme un acte d'agression, justifiant une réponse par la force armée selon le droit international, tout mouvement des forces armées russes portant atteinte aux accords de coopération entre les deux pays. La Russie dispose en effet d'une base marine dans la ville de Crimée de Sebastopol, mais les forces qui y sont cantonnées ne doivent pas sortir de la zone allouée à l'armée russe.
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