L'Allemagne toujours aussi intraitable sur le fonds de secours européen

Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a rejeté dimanche les pressions en vue de renforcer la capacité du Mécanisme européen de stabilité (MES), futur fonds de secours permanent de la zone euro, ajoutant que Berlin s'en tiendrait aux 500 milliards d'euros négociés.
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Ces propos font suite à des informations de presse selon lesquelles le président du Conseil italien Mario Monti souhaiterait que la capacité du MES soit doublée à 1.000 milliards d'euros.

"Nous nous en tenons à ce qui a été décidé en décembre", a déclaré Wolfgang Schäuble au micro de la chaîne allemande ARD. "Nous examinerons en mars si ce montant est suffisant."

Le projet d'accord sur la mise en place du MES, prévue pour la mi-2012, doit être examiné par les ministres des Finances de la zone euro lors de leur réunion de lundi et devrait être endossé par les chefs d'Etat et de gouvernement européens lors du sommet du 30 janvier, ont rapporté cette semaine des responsables de la zone euro.

Les dirigeants européens doivent se pencher sur une éventuelle augmentation de la dotation du MES en mars.

Selon le magazine allemand Der Spiegel, Mario Monti estime qu'un doublement des capacités du MES "créerait de la confiance dans l'union monétaire" et il a fait part de son souhait au gouvernement allemand.

L'article précise que Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) et compatriote de Mario Monti, est d'accord avec l'idée de renforcer la capacité du MES au-delà des 500 milliards d'euros prévus.

Le patron de la BCE estime que l'argent non utilisé par le Fonds européen de stabilité financière (FESF), fonds temporaire doté de 440 milliards d'euros, devrait être mis à la disposition de son successeur le MES en plus des 500 milliards d'euros dont ce dernier disposera, explique Der Spiegel.

LA DETTE GRECQUE DOIT ÊTRE VIABLE, DIT SCHÄUBLE

Par ailleurs, Wolfgang Schäuble a déclaré dimanche que l'Allemagne faisait plus que sa part des efforts pour lutter contre la crise de la dette et que les marchés commençaient apparemment à reprendre confiance.

"Nous ne sommes pas encore tirés d'affaire mais sur les dernières semaines, beaucoup d'adjudications (de dette) ont montré que les marchés commencent à reprendre confiance."

Concernant les négociations entre la Grèce et ses créanciers privés sur le plan d'échange de dette qui doit permettre à Athènes d'éviter la banqueroute, le ministre allemand a estimé que le facteur clé était que le pays ait d'ici 2020 un niveau d'endettement viable.

"Cet objectif doit être atteint", a-t-il dit.

Alors que les discussions se sont poursuivies ce week-end, le représentant des créanciers privés s'est dit confiant dimanche soir quant à la possibilité d'un accord.

Interrogé pour savoir si une décote de 70% des créances détenues par le secteur privé serait suffisante, Wolfgang Schäuble a déclaré: "Cela dépend des détails. Les négociations continuent."

Sarah Marsh, Jean Décotte pour le service français

Commentaires 13
à écrit le 23/01/2012 à 18:06
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mon père avait tendance à attendre que je lui remette les carnets de notes, qu'il lisait attentivement, aussi bien les notes d'ailleurs que les commentaires des profs ou du dirlo, et ce sur plusieurs mois avant de savoir s'il allait me payer mes voya...

à écrit le 23/01/2012 à 16:55
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Si Angela Merkel repasse aux prochaines élections fédérales,ça va êtr e dur de l'empêcher de faire ses quatre volontés(avec quelques autres "partenaires zélés" et sans dette...

à écrit le 23/01/2012 à 16:47
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L'Allemagne se fout bien de ce qui peut arriver au reste de l'Europe! Même dans le pire des cas(la Chine paie les dettes),elle trouvera tou jours à vendre et à être l'un des pays les plus viables économiquemen t au monde...

le 27/01/2012 à 21:17
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Et socialement un des plus injustes. La politique de deflation allemande ces 10 dernieres annees est l'une des raisons de l'effondrement economique de ses voisins, La precarite augmente de facon tres rapide en Allemagne, tout comme le npmbre de pauvr...

à écrit le 23/01/2012 à 14:55
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les seules à comprendre que ces fonds dits de secours, d'aide ? sont tout simplement tonneaux des danaïdes. car prêter encore et encore alors que soit même le sommes jusqu'au cou!

à écrit le 23/01/2012 à 14:47
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Voilá le resers de la medaille de l'axe franco-allemand. Ils ont imposé, grace à la complicité de la France, des regles qui les avantagent et maintenant "Pustekuchen" comme ils disent ou "va te faire voir"

à écrit le 23/01/2012 à 13:46
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Eh bien on l'attendait, on va l'avoir la sainte alliance Draghi, Monti, Goldman. Chic on encore continuer à se marrer.

à écrit le 23/01/2012 à 12:56
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En ce qui me concerne, ce refus allemand aboutira à une décôte pas seulement de la dette grecque; mais aussi à une décôte généralisée de tous les pays de la zone Euro voire de l'UE. Plus aucune dette de tous ces pays n'est tenable à l'heure actuelle,...

le 23/01/2012 à 13:41
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Pouvez vous me dire où on peut se procurer les comptes de tous les pays de l'UE audités et vérifiés par le FMI et ses contrôleurs quand il s'agit de pays dont la situation n'est pas très bonne ou moyenne? PIB, Dette publique totale y compris engageme...

à écrit le 23/01/2012 à 12:44
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@les italiens cherchent sans doute à s'emparer du Graal dont les vertus seraient l'effacement de dette sans effort (le rêve de Berlusconi qui peut être allez savoir n'a pas pris les mesures pour optimiser les chances d'une restructuration "volontaire...

à écrit le 23/01/2012 à 9:50
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La méthode des allemands n'est pas celle de Zidane lors de la finale du Mundial, mais elle pourrait l"être.

à écrit le 23/01/2012 à 9:29
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Schauble a raison, les allemands ont déjà beaucoup accepté en permettant que la BCE contourne ses règles de fonctionnement d'abord en permettant le rachat de dette souveraine secondaire aux banques (dont des rachats sans décote ou quasiment en 2010 e...

le 23/01/2012 à 10:28
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...si j'osais je dirais "ça coule de source"... c'est ben vrai ça...

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