Jérôme Kerviel, le trader soupçonné de falsifications au dépens de la Société Générale, a été entendu jeudi par les juges pour la première fois depuis la publication du rapport d'enquête interne de la banque, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Dans son rapport publié le 23 mai, l'Inspection générale de la banque a reconnu une "défaillance" de la hiérarchie du trader de 31 ans dans la supervision de ses activités.
Le supérieur immédiat de M. Kerviel "a fait preuve d'une tolérance inappropriée à la prise de positions" non autorisées de M. Kerviel sur les marchés qui ont abouti à une perte de 4,9 milliards pour la banque, selon le rapport.

"Je pense avoir fait mon boulot avec les cartes que j'avais", a estimé ce supérieur, Eric Cordelle, dans un entretien au Figaro publié mardi, affirmant que l'attitude du jeune trader était "indécelable".

La banque a également pointé dans son rapport des "indices de complicité" de l'assistant de Jérôme Kerviel. Cet assistant, déjà entendu par les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset sous le statut de témoin assisté, devrait être à nouveau prochainement entendu par les magistrats, selon des sources proches du dossier.

"Dans un cas on dit que la hiérarchie est défaillante et dans l'autre que l'assistant est complice", a dénoncé l'entourage de Jérôme Kerviel à l'AFP, selon lequel tous disposaient des "mêmes informations" sur les activités du trader.

Jérôme Kerviel a été mis en examen le 28 janvier pour "faux et usage de faux", "introduction dans un système de données informatiques" et "abus de confiance". Les juges pourraient mettre fin à leur enquête d'ici l'été.