KIEV (Reuters) - Au lendemain de l'échec des pourparlers de paix de Minsk, les combats se poursuivent dimanche sur tous les fronts en Ukraine et ont coûté la vie à treize soldats ukrainiens et au moins sept civils au cours des dernières 24 heures, a déclaré Kiev.

"Les combats se poursuivent sur toutes les sections de la ligne de front", a déclaré un porte-parole militaire, Volodimir Poliovy, lors d'une conférence de presse.

Tout espoir d'enrayer la nette recrudescence des violences constatée depuis deux semaines dans l'est de l'Ukraine s'est effondré samedi avec l'échec de négociations pour parvenir à un nouveau cessez-le-feu.

Les affrontements sont particulièrement intenses autour de Debaltseve, une ville contrôlée par les forces gouvernementales au nord-est de Donetsk, a dit le porte-parole.

"Il n'est pas question d'encerclement ou de coupure de nos principales lignes de communication", a ajouté Volodimir Poliovy. "Nous contrôlons la situation."

Sept civils ont été tués dimanche dans des bombardements sur la ville, qui est privée d'eau et d'électricité depuis plusieurs jours, a déclaré le ministère ukrainien de l'Intérieur.

Dans le bastion rebelle de Donetsk, un journaliste de Reuters a pu voir le corps d'un jeune homme gisant dans une rue du centre-ville, tué par les éclats d'un obus tombé contre un mur à proximité.

Nadejda Petrovna, une voisine âgée de 68 ans, a déclaré que l'homme tentait de fuir quand l'obus a explosé devant lui.

"C'est comme ça tous les jours, les gens se font tuer. On dort tout habillés pour pouvoir courir à la cave. C'est devenu insupportable", raconte-t-elle.

Samedi, des émissaires de l'Ukraine, de la Russie et des séparatistes pro-russes se sont rencontrés pendant plus de quatre heures à Minsk sous les auspices de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Mais aucun accord sur une nouvelle trêve n'a pu être conclu, Kiev et les rebelles s'accusant mutuellement d'avoir saboté la réunion.

Le soulèvement séparatiste dans l'est de l'Ukraine, qui a débuté en avril dernier, a fait plus de 5.000 morts selon les Nations unies.

(Natalia Zinets à Kiev, Aleksandar Vasovic à Donetsk; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)