PARIS (Reuters) - La société Gestifute, qui représente footballeurs et entraîneurs, a démenti des accusations de presse selon lesquelles certains de ses clients, dont la star portugaise Cristiano Ronaldo et son compatriote, l'entraîneur José Mourinho, auraient bénéficié de mécanismes de fraude fiscale et de blanchiment d'argent.

Douze journaux européens, dont Mediapart en France, le Spiegel en Allemagne, El Mundo en Espagne ou bien encore le Sunday Times en Grande-Bretagne, regroupés au sein d'un réseau européen de médias (EIC, pour European Investigative Collaborations), sont associés à ce dossier Football Leaks dont les premiers éléments ont été publiés vendredi soir.

"Cristiano Ronald comme José Mourinho sont en parfaite conformité avec leurs obligations fiscales auprès des autorités espagnoles et britanniques", écrit Gestifute dans un communiqué.

"Toute insinuation ou accusation portées contre Cristiano Ronaldo ou José Mourinho sur la commission d'un délit fiscal sera signalé aux autorités juridiques et poursuivie", ajoute la société créée par l'agent Jorge Mendes.

Mediapart et Le Soir, quotidien belge membre de l'EIC, précisent que la publication des enquêtes dans le cadre de ce Football Leaks durera trois semaines.

Reuters n'a pas été à même de confirmer ces accusations.

Les services d'enquête judiciaire espagnols n'ont pas donné suit aux demandes de commentaires, ni le Real Madrid, club actuel de Ronaldo et ancien club de Mourinho. Le nouvel employeur de Mourinho, Manchester United, a déclaré que les accusations étaient antérieures à son arrivée et qu'il n'y aurait pas de commentaire.

D'après Mediapart, Ronaldo et Mourinho ont bénéficié d'un système d'optimisation fiscale développé par leur agent Jorge Mendes, propriétaire de Gestifute.

Toujours selon Mediapart, le système de Gestifute utilisant un réseau de sociétés et de comptes offshore aurait permis de soustraire au moins 185 millions d'euros aux administrations fiscales.

"Ni Cristiano Ronaldo ni José Mourinho n'ont jamais été impliqués dans des poursuites juridiques liées à la commission d'un délit fiscal", souligne Gestifute.

(John Irish avec Richard Martin et Angus Berwick à Madrid; Henri-Pierre André pour le service français, édité par Danielle Rouquié)