BENGHAZI, Libye (Reuters) - Des groupes armés se sont emparés mercredi de la ville de Ben Jawad en Libye dans le cadre d'une offensive visant le "croissant pétrolier" que les forces fidèles au gouvernement installé à Tobrouk dans l'est du pays contrôlent depuis le mois de septembre.

Ces combattants qui seraient liés, selon un responsable des services de sécurité, à la Brigade de défense de Benghazi ont procédé à des tirs de roquettes, réussissant à conquérir du terrain.

Le chef de la Garde des installations pétrolières (PFG), Miftah Magariaf, a indiqué que les infrastructures pétrolières n'avaient pas été affectées par cette offensive.

Plusieurs véhicules des assaillants ont été détruits par des frappes aériennes au sud du port d'Es Sider situé à une trentaine de kilomètres à l'est de Ben Jawad.

Des ouvriers travaillant à la remise en état du complexe pétrolier d'Es Sider, endommagé lors d'une précédente offensive, ont été évacués, a déclaré un ingénieur sur place.

Un habitant du port de Ras Lanouf, situé à proximité, a dit avoir entendu le passage d'avions de chasse et précisé qu'une alerte de sécurité avait été lancée.

L'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) du général Khalifa Haftar a pris en septembre le contrôle de quatre ports du "croissant pétrolier" libyen, Es Sider, Ras Lanouf, Brega et Zoueïtina.

Cela a permis à la compagnie pétrolière nationale libyenne (NOC) de mettre fin au blocus imposé dans trois des terminaux portuaires et de doubler la production locale à environ 600.000 barils par jour.

Avec la fin de la bataille de Syrte, reprise à l'Etat islamique, des rumeurs circulent sur la possibilité d'une contre-attaque contre les ports pétroliers par les forces qui en ont été chassées en septembre, des brigades islamistes soutenues par la ville de Misrata (ouest), alors qu'un rival de Haftar vient d'être nomém ministre de la Défense au sein du gouvernement d'entente nationale (GNA) installé à Tripoli.

(Aidan Lewis; Pierre Sérisier pour le service français)