Visa : Les ambassades US devront identifier des groupes à risque

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(Crédits : © Jonathan Ernst / Reuters)

WASHINGTON (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a ordonné aux missions diplomatiques américaines d'identifier "les populations justifiant un filtrage accru" dans l'examen de leurs demandes de visa, selon des câbles diplomatiques auxquels Reuters a eu accès.

Le chef de la diplomatie américaine réclame également que tous les demandeurs de visa ayant séjourné dans des territoires contrôlés par l'organisation Etat islamique fassent l'objet d'un examen de leurs activités sur les réseaux sociaux. D'après un ancien responsable américain, les vérifications de ce type sont pour l'heure rarement effectuées par les agents consulaires des Etats-Unis.

Ces mesures sont réclamées dans quatre câbles diplomatiques rédigés ces deux dernières semaines par Tillerson.

Ces notes donnent un aperçu de la façon dont l'administration américaine entend mettre en pratique ce que Donald Trump a qualifié de "procédure de vérifications extrême" des étrangers avant leur admission sur le sol américain. Il s'agit d'une de ses principales promesses de campagne destinée, dit-il, à réduire le risque d'attaques.

Dans sa version définitive, rédigée le 17 mars après plusieurs allers-retours et abandon d'idées initialement retenues, le mémo de Tillerson demande aux responsables consulaires de chaque mission ou poste diplomatique de mettre en place des groupes de travail réunissant juristes, policiers et agents du renseignement chargés de "développer une liste de critères identifiant les populations justifiant un filtrage accru".

Le département d'Etat ne réclamant pas d'harmonisation entre les ambassades, ces critères pourraient varier d'un pays à l'autre.

Des associations et des juristes spécialisés dans la défense des droits des immigrés redoutent que ces nouvelles règles ne débouchent sur un "profilage" en fonction de l'appartenance religieuse ou de la nationalité au lieu de véritablement chercher à établir si tel ou tel demandeur de visa représente une menace véritable pour les Etats-Unis.

Pour ce qui est des médias sociaux, ils font observer que passer en revue les contenus mis en ligne par des demandeurs de visa devrait considérablement rallonger les procédures.

(Yeganeh Torbati et Arshad Mohammed avec Mica Rosenberg à New York; Henri-Pierre André pour le service français)