Le gouvernement reçoit à nouveau les salariés de GM&S

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PARIS (Reuters) - Les salariés de l'équipementier GM&S Industry doivent être une nouvelle fois reçus ce mercredi par les représentants de l'Etat pour tenter d'éviter une liquidation vendredi prochain, ont annoncé le syndicat CGT de l'entreprise et le ministère.

Il rencontreront d'abord à 14h00 à Bercy Benjamin Griveaux, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, le conseiller industrie du ministère, les représentants des constructeurs et l'unique repreneur potentiel.

Benjamin Griveaux s'entretiendra plus tard dans un hôtel parisien avec les représentants des salariés de GM&S.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a fait savoir, dans un communiqué publiée mardi soir, que le groupe Renault et le groupe PSA avaient indiqué leur intention d'investir à hauteur de 10 millions d'euros environ au total pour la modernisation du site et le financement de nouveaux outillages à partir de 2018.

Il a ajouté que les PDG de Renault et de PSA, Carlos Ghosn et Carlos Tavares, avaient "confirmé le montant de commandes sur lequel ils s'étaient engagés lors des précédents entretiens, soit respectivement 12 millions d'euros annuels pour PSA et 10 millions d'euros annuels pour Renault".

La tension est montée de plusieurs crans mardi entre le gouvernement français et les salariés de l'équipementier automobile déçus par l'absence de progrès, selon eux, dans les négociations pour la reprise du site.

Plusieurs feux ont été allumés dans l'usine, selon Yann Augras, délégué syndical CGT et secrétaire du comité d'entreprise de l'usine de la Creuse.

"RIEN N'EST BOUCLÉ"

Les incendies, qui ont été éteints dans la nuit, n'ont pas abîmé le matériel, ce qui permettrait une reprise d'activité, a précisé Marc Bery, un salarié.

Les représentants des salariés ont déjà été reçus mardi au ministère de l'Economie pour discuter des avancées réalisées par la cellule de crise mise en place par le gouvernement.

Les salariés ne sont toutefois pas rassurés par les annonces faites par Bruno Le Maire.

"Rien n'est bouclé et la tension parmi les employés de l'entreprise est à son comble", a déclaré Marc Bery.

Le tribunal de commerce de Poitiers rendra son délibéré vendredi sur une éventuelle liquidation.

"Les dix millions d'investissement, on ne sait même pas en quoi ça consiste. Il y a beaucoup de flou", précise le salarié.

Les délégués syndicaux réclament surtout un soutien financier pour continuer à travailler en juillet et en août et des indemnités supra-légales pour les salariés licenciés.

Le tribunal de commerce de Poitiers a accepté de repousser sa délibération d'une semaine, ce qui laissait encore au potentiel repreneur le temps de formuler une offre ferme.

Le seul repreneur ayant fait part de son intérêt est l'équipementier GMD qui propose de reprendre entre 110 et 120 salariés sur les 277 que compte l'usine.

"110 salariés, c'est le temps de finir les productions sur un an ou deux ans et ensuite, c'est la clé sous la porte", a dénoncé Yann Augras, le délégué CGT.

Les salariés avaient déjà dit avoir piégé leur usine avec des bonbonnes de gaz et des bidons d'essence le 11 mai dernier, forçant le nouveau gouvernement à intervenir dans le dossier.

(Caroline Pailliez, avec Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)