En Russie, la fuite des cadres fait grimper les salaires

Avec les centaines de milliers de Russes qui ont quitté le pays après le début du conflit en Ukraine, le pays fait face à une importante pénurie de main-d'œuvre, notamment concernant des postes stratégiques. Néanmoins, les perspectives de croissance restent positives pour 2024 et pour financer l'effort de guerre, Poutine planche sur une évolution des tranches d'impôts.
La Russie va faire face à « un déficit de cadres » dans les prochaines années, a reconnu jeudi Vladimir Poutine (photo d'illustration).
La Russie va faire face à « un déficit de cadres » dans les prochaines années, a reconnu jeudi Vladimir Poutine (photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

C'est la fuite des cerveaux. La Russie va faire face à « un déficit de cadres » dans les prochaines années, a reconnu jeudi Vladimir Poutine. En effet, depuis le début du conflit en Ukraine début 2022, des centaines de milliers de Russes sont partis à l'étranger.

« Et ce déficit ne pourra certainement pas être comblé mécaniquement, par (...) l'importation de main-d'œuvre peu qualifiée de l'étranger », a admis le président russe dans un discours face aux représentants du patronat.

Le dirigeant russe n'a pas listé les secteurs concernés, mais le pays est confronté à de nombreuses pénuries, également parmi les emplois peu qualifiés. Pour résoudre le problème, « nous avons besoin d'autres approches », a-t-il exhorté face aux industriels russes et des membres du gouvernement. Ainsi, Moscou a déjà fixé des objectifs de mise en place de formations au sein des établissements scolaires et universitaires visant à combler ces manques au sein de la population russe.

D'autant que cette pénurie de travailleurs contribue à augmenter les salaires, ce qui a pour effet de surchauffer l'économie et de jouer sur l'inflation (7,7% en mars). Signe de ces tensions persistantes sur le marché de l'emploi, le taux de chômage a atteint en février 2024 son plus bas historique, à 2,8% de la population active.

Augmentation des impôts

Par ailleurs, Vladimir Poutine a confirmé jeudi que le gouvernement planchait sur une évolution des tranches d'impôts sur le revenu dans le pays, une réforme attendue comme un marqueur socio-économique du début de son cinquième mandat au Kremlin. Pour rappel, l'impôt sur le revenu en Russie est historiquement fixé à 13%, malgré la mise en place en 2021 d'une deuxième tranche à 15% pour les revenus élevés, en pleine pandémie de Covid.

Une hausse des impôts notamment pour la classe moyenne permettrait à l'État d'augmenter ses rentrées fiscales et ainsi de plus facilement soutenir son effort de guerre en Ukraine, l'explosion des dépenses militaires ayant fait bondir le budget fédéral. Au premier trimestre 2024, les dépenses de l'État ont augmenté de 20% sur un an, selon le ministère russe des Finances.

« La modernisation du système fiscal devrait assurer une répartition plus équitable de la charge fiscale », a de son côté fait valoir Vladimir Poutine jeudi, estimant que cela « stimulerait » les investissements, en pleine réorganisation de l'économie nationale.

Une croissance à la hausse

Malgré les lourdes sanctions occidentales et après plus de deux ans de conflit en Ukraine, la Russie, s'appuyant notamment sur ses partenaires asiatiques, a réussi à absorber le choc initial des restrictions économiques mises en place par les Occidentaux en représailles de son assaut contre l'Ukraine. En effet, le pays peut toujours s'appuyer sur d'importantes rentrées budgétaires liées aux hydrocarbures, notamment grâce à son pétrole, vendu au-dessus du prix plafond de 60 dollars par baril fixé par le G7.

Lire aussiRussie : la croissance devrait être bien meilleure que prévu et... meilleure que celle de l'Europe

Le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi révisé en avril à la hausse ses prévisions de croissance pour la Russie en 2024, anticipant désormais une hausse du PIB de 3,2%, mieux que les 2,6% prévus jusque-là.

Pour 2025, il affirme anticiper une croissance moins dynamique, à 1,8%, car « les effets des investissements élevés et d'une consommation privée robuste, soutenus par la hausse des salaires sur un marché du travail en tension, s'estomperont ». La Banque mondiale anticipe de son côté une croissance de 2,2% pour la Russie en 2024, tandis que le ministère russe du Développement économique s'attend lui à une hausse du PIB supérieure à 2%.

La Banque centrale russe (BCR), plus conservatrice et qui mène une politique monétaire qualifiée de « restrictive » par le FMI, avec un taux directeur élevé (16%), prévoit une croissance annuelle entre 1 et 2%.

Commentaires 4
à écrit le 26/04/2024 à 12:05
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Ce sont donc les cadres les plus enclins à fuir ce qui colle parfaitement avec leur importance mineure au sein du travail. Que ceux qui restent en récoltent els fruits et ma foi plutôt une bonne nouvelle. Tandis que les russes auront toujours tort ca...

le 27/04/2024 à 0:35
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Vous plaisantez ? Les 800000 salariés qui ont fuient la Russie sont les intellectuels, les artistes mais aussi 670000 chercheurs , ingénieur informaticiens , codeurs , mécaniciens etc ….j en fais parti ! je ne cautionne ni la dictature de Poutine ni...

le 27/04/2024 à 8:56
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Téléphoné.Nous votons pour le mal contre le pire depuis des décennies et maintenant le pire est partout. 25% de la finance internationale est liée au crime organisé et docn riches du monde netier investissent sur les crimes du monde entier voilà la v...

à écrit le 26/04/2024 à 12:01
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Quand on nous parle de La Russie, on se méfie toujours des informations rappportées ! ;-)

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