Une plainte colossale. Le cabinet d'avocat britannique réclame pas moins de 14 milliards de livres (16,5 milliards d'euros) à MasterCard, au nom de millions de consommateurs. Cette plainte en nom collectif a été déposée jeudi auprès de la Cour d'appel chargée d'étudier les affaires de concurrence.
Comment les plaignants arrivent-ils à cette somme faramineuse ? Selon eux, MasterCard a imposé entre 1992 et 2007 des frais d'interchange indus aux commerçants. Ces frais s'appliquent chaque fois qu'une transaction en carte de crédit est réalisée dans un commerce: la banque du commerçant verse alors une commission - fixée par MasterCard - à la société qui a émis la carte de crédit, et prélève une partie de la transaction pour compenser ce coût. Cela a donc une influence sur les prix en magasins.
MasterCard se défend
Or, les avocats estiment que ces frais étaient trop élevés, ce qui a forcé - sans qu'ils le sachent - les consommateurs à payer plus cher. D'après la plainte, 46 millions de consommateurs ont été lésés, ce qui conduit à la somme réclamée de 16,5 milliards d'euros, intérêts compris. Le cabinet note que MasterCard a d'ailleurs réduit ces frais d'interchange à partir de 2008, suite à une injonction de la Commission européenne: en 2014, une première série de décisions judiciaires avait confirmé cette décision.
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Interrogé par la BBC, le président de MasterCard pour le Royaume-Uni et l'Irlande a rejeté les accusations : "Nous pensons que les clients n'ont été lésés en aucune façon" a asséné Mark Barnett, expliquant que les coûts de gestion des moyens de paiements électroniques étaient "bien moindres" que ceux liés à la gestion d'argent liquide. Si la plainte est déclarée recevable par la Cour, les avocats espèrent un procès vers la mi-2018, à moins qu'un arrangement à l'amiable n'intervienne entretemps.
(Avec AFP)