Le réseau Vkontakte résiste à l'hégémonie de Facebook et se renforce dans le monde russophone

Vkontakte, premier réseau social dans les pays russophones, prépare une introduction en Bourse pour résister à la montée en puissance de son concurrent américain.
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Les actionnaires du concurrent direct de Facebook en Russie sont en pourparlers avec des banques d'investissement pour une possible cotation l'an prochain sur le Nasdaq, rapportent plusieurs sources bancaires. L'américain Facebook ne cache pas son intention d'élargir rapidement ses parts de marchés dans le monde russophone.

Mais, pour l'instant, l'Internet russe fait de la résistance avec un indéniable succès. Créé en 2006, Vkontakte reste très largement le leader des réseaux sociaux avec 35 millions d'usagers sur son marché, contre 7 millions pour Facebook. En tout, le réseau compte 58 millions d'usagers en comptant les autres pays comprenant une importante population russophone (Ukraine, Belarus...). Ce succès fait écho à celui du moteur de recherche Yandex, en plein essor malgré le leadership planétaire de Google. Yandex a levé le mois dernier 1, 3 milliard de dollars sur le Nasdaq, la plus grosse cotation dans les technologies de l'information.

La stratégie de Vkontakte est l'attaque. Le réseau a enregistré récemment l'adresse vk.com dans l'intention d'atteindre l'internaute européen. C'est l'un des objectifs que s'est fixé Pavel Dourov, son PDG et fondateur. Le site fonctionne déjà dans près de cent langues, même si en terme de contenu, le russe domine. En 2010, Vkontakte a réalisé un chiffre d'affaires de 98,3 millions de dollars, partagés à parité entre la publicité et les services payants.

L'un des autres objectifs de la direction est de faire monter la part des revenus publicitaires à 70 % du chiffres d'affaires, tout en doublant en valeur les revenus du réseau. Vkontakte est détenu par un pool d'actionnaires russes, dont 32,49 % par le fonds mail.ru (qui détient également une participation dans Facebook). Lors de son acquisition, mail.ru a valorisé globalement sa cible à hauteur de 1,5 milliard de dollars.

Menace politique

Le secteur de l'Internet connaît une croissance d'environ 30 % par an en Russie mais entretient des liens parfois tendus avec les autorités. Le président Medvedev s'affiche comme un utilisateur avancé (compte twitter, video blog sur le site du Kremlin...) Il s'est déclaré favorable à un Internet gratuit. Mais les autorités voient dans Internet une menace potentielle. Le vice premier ministre, Igor Setchine, a accusé Google d'être partiellement responsable de la révolution égyptienne. Le FSB (successeur du KGB) a menacé de fermer l'accès à Skype et à Gmail sous prétexte que ces services représentent des risques pour la sécurité nationale.

 

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