Madame Watanabe y croit encore

chronique des marchésIl y a au moins des optimistes qui croient encore aux cours de Bourse : les petits porteurs japonais. En 2008, pour la première fois en dix-huit ans, ils ont été acheteurs nets d'actions. Rien de plus logique : habitués à vivre dans un environnement de taux zéro, inquiets de voir leur retraite s'évaporer avec la crise, interdits de « carry trade » ? stratégie qui consiste à emprunter des actifs faiblement rémunérés pour les investir dans des produits à plus fort rendement ? depuis que le différentiel des taux entre le Japon et le reste du monde a rétréci comme peau de chagrin, ils n'ont guère que la corbeille japonaise pour espérer faire fructifier leur épargne. En octobre et novembre, après que la faillite Lehman eut envoyé par le fond les marchés, les particuliers japonais ont ouvert 120.000 comptes en ligne. Cinq mois plus tard, ils demeurent acheteurs nets d'actions malgré le manque de visibilité du marché et les avertissements des maisons de courtage. Et bien que la valeur de leurs actifs boursiers ait chuté de 25 % en un an, selon le quotidien « Nikkei » ! « Nous nous creusons la tête pour trouver quels titres recommander à nos clients », a reconnu publiquement Eijiro Nagao, directeur général de Marusan, un des principaux courtiers nippons.Tokyo a d'autant plus besoin de la proverbiale madame Watanabe, madone des épargnants japonais, que les investisseurs étrangers de la Bourse de Tokyo sont passés en sous-régime. Jusqu'au « choc Lehman », ils représentaient 70 % du volume des transactions quotidiennes autour de la corbeille japonaise. Ce ratio est passé à 51 % aujourd'hui, selon les chiffres de la Bourse. Ce, alors que le volume lui-même a énormément baissé : il est descendu d'un plus-haut de 2.500 milliards de yens par jour, atteint fin 2007, à 1.300 milliards aujourd'hui. « Le Nikkei passera sous la barre des 6.000 yens cette année. Nous ne sommes pas encore au rebond », prédit, sombre, un banquier français installé à Tokyo. Régis Arnaud, à Tokyole volume des transactions quotidiennes de la Bourse de Tokyo est descendu d'un plus-haut de 2.500 milliards de yens par jour, atteint fin 2007, à 1.300 milliards aujourd'hui.
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