Arbitrage Tapie : Claude Guéant bientôt entendu par les juges ?

 Claude Guéant, prochaine cible des juges dans l\'affaire Tapie ? Après les mises en examen vendredi de Bernard Tapie et de son avocat, Maître Maurice Lantourne, pour « escroquerie en bande organisée », l\'ancien secrétaire général de l\'Elysée devrait être entendu prochainement dans la décision qui a mené l\'arbitrage controversé en 2008 du litige opposant Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, à propos de la vente d\'Adidas en 1993. Il est le seul qui n\'ait pas encore livré sa version aux enquêteurs.PerquisitionLes investigations ont montré qu\'il avait été destinataire, dès 2005, de courriers de Bernard Tapie et de son avocat Maurice Lantourne sollicitant son intervention. Selon l\'AFP qui cite une source proche du dossier, plusieurs témoignages confirment son implication personnelle dans le suivi du dossier pour favoriser les intérêts de l\'homme d\'affaires. A l\'issue d\'une perquisition à son domicile et au cabinet de Claude Guéant, à Paris, les juges ont pu emporter plusieurs documents, dont un cahier et un agenda, qui établissent selon eux l\'intérêt de l\'ex-ministre de l\'Intérieur pour l\'affaire, selon la source de l\'AFP. Un intérêt encore plus ancien, selon Jean-Pierre Aubert, prédécesseur de Jean-François Rocchi (mis en examen) à la tête du Consortium de réalisation (CDR), l\'organisme sous la tutelle de l\'Etat chargé du passif du Crédit Lyonnais \"Début juillet 2004, quand Nicolas Sarkozy était ministre de l\'Economie, Claude Guéant m\'avait fait venir dans son bureau et m\'avait demandé d\'accepter une solution transactionnelle. Je lui ai dit « non », a raconté à l\'AFP Jean-Pierre Aubert, ajoutant que François Pérol, l\'adjoint de Claude Guéant avait fait la même démarche. Alors en vain. Jean-François Pérol a été entendu comme témoins.La réunion de juillet 2007Les magistrats soupçonnent la décision d\'arbitrage de 2008, grâce à laquelle Bernard Tapie s\'était vu octroyer 403 millions d\'euros, d\'avoir été truquée au profit de l\'homme d\'affaires. Ils cherchent à comprendre comment l\'ancien ministre a plaidé sa cause à l\'Elysée et Bercy.  La présidente du FMI, Christine Lagarde, à l\'époque ministre des Finances, a dit avoir pris cette décision sans ordre de Nicolas Sarkozy, lequel avait été soutenu dans sa campagne pour la présidentielle de 2007 par Bernard Tapie. Pour autant les deux hommes se sont vus à plusieurs reprises. En outre, une réunion tenue fin juillet 2007 à l\'Elysée intéresse les enquêteurs. Etaient présents, selon l\'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde et actuel PDG d\'Orange Stéphane Richard (mis en examen) Jean-François Rocchi, Bernard Tapie, de même que Claude Guéant, François Pérol et le conseiller justice de l\'Elysée Patrick Ouart (lequel a été entendu comme témoin).Stéphane Richard dit avoir été convoqué à l\'ElyséeStéphane Richard a raconté avoir été \"convoqué\" à l\'Elysée par Claude Guéant le 24 ou 25 juillet 2007. Jean-François Rocchi avait reçu la même convocation à cette réunion dont l\'objet n\'avait pas été précisé. Claude Guéant avait alors tranché: \"Nous allons faire l\'arbitrage\", a rapporté Stéphane Richard aux enquêteurs. Lui-même et Jean Rocchi ont raconté avoir été \"surpris\", à leur arrivée, de se retrouver face à Claude Guéant, François Pérol et Bernard Tapie, comprenant alors que la réunion avait pour enjeu l\'arbitrage.
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