La justice se penche sur les pratiques d'Urbania

Coup de tonnerre dans l'administration de biens. De sources concordantes, Urbania, l'un des cinq premiers syndics français présidé par Michel Moubayed, fait l'objet d'une enquête du parquet de Paris, suite à une plainte pour abus de confiance déposée le 23 décembre par la Société Généralecute; Générale. D'autres banques pourraient se joindre à cette plainte - Monte dei Paschi, Fortis et la Banque Française étant aussi concernées. Le montant total des encours bancaires accordés à Urbania dépasserait 500 millions d'euros - trois fois plus que son chiffre d'affaires qui n'excéderait pas 160 millions. Des professionnels redoutent que des particuliers, clients d'Urbania, ne fassent les frais de cette affaire.330 millions d'euros captésSelon l'entourage de la Société Généralecute; Générale, la banque a constaté au printemps 2009 une baisse subite des comptes mandants sur lesquels sont déposés les fonds confiés à Urbania par les copropriétaires ou les locataires à destination des propriétaires bailleurs. La loi Hoguet de 1970 interdit aux syndics de toucher à ces fonds qui peuvent être considérables. à titre d'exemple, le leader du marché, Foncia, détient 1,3 milliard pour le compte de tiers. Or selon une autre source, 330 millions d'euros de fonds mandants gérés par Urbania auraient été captés à d'autres fins. Ce que dément le groupe.Toujours est-il que la Société Généralecute; Générale a cherché à obtenir la mise à l'équerre de ces comptes mandants. En face des comptes mandants, certains syndics ont pris l'habitude d'ouvrir des comptes-reflets, dotés par la banque des mêmes sommes et qui leur permettent de générer des intérêts via des placements monétaires ou obligataires. Or il est apparu, après enquête du tribunal de commerce de Nanterre, auprès duquel la Société générale avait porté l'affaire en septembre, qu'une partie de cet argent a été utilisé comme trésorerie pour acquérir des fonds de commerce ou racheter des intérêts détenus par des actionnaires minoritaires. « Les banques ont avancé des lignes de crédit qui servent au développement de l'entreprise », fait valoir un porte-parole d'Urbania. « L'utilisation du volet judiciaire n'enlève rien au fait qu'il y a là en réalité un contentieux commercial » entre Urbania et la Société Généralecute; Générale, poursuit-il. « Les comptes-reflets sont un outil de gestion comptable, en aucun cas une ouverture de crédit », répond une source juridique.La Société Généralecute; Générale affirme qu'elle ne fusionnera pas les comptes mandants et les comptes reflets d'Urbania, même débiteurs, pour préserver les intérêts des copropriétaires. Mais les autres banques concernées ne seraient pas aussi affirmatives, rendant très sensible ce dossier, suivi par le Comité interministériel des restructurations industrielles, rattaché à Bercy. De fait, d'aucuns s'inquiètent de la santé financière d'Urbania et de la solidité de son garant GFC alors que le montant de la garantie que les syndics doivent souscrire pour gérer les fonds mandants est déclaratif. Des fournisseurs d'Urbania peineraient déjà à se faire payer. Dimanche Urbania indiquait son intention de répondre sur le terrain jucidiciaire à ces «allégations mensongères» et «ces attaques visant son image ».
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