Export : décollage imminent pour le Rafale ?

C'est l'un des enjeux majeurs pour l'industrie aéronautique militaire : l'avion de combat français Rafale volera-t-il un jour dans une armée de l'air étrangère ? Si jusqu'ici Dassault Aviation a fait chou blanc, l'avionneur, souvent moqué pour ses échecs dans les appels d'offres internationaux, pourrait néanmoins bientôt fêter son premier contrat export d'ici à la fin de l'année en vendant une soixantaine d'appareils aux Émirats arabes unis (EAU), qui semblent vouloir enfin s'offrir l'un des bijoux de la technologie militaire français (« La Tribune » du 5 août). C'est au coeur de l'été que les négociations ont repris de façon très intensive entre la France et les EAU après bien des avatars (négociations de droits de trafic pour Emirates en France contre l'avis d'Air France, crise entre Thales et Abu Dhabi sur les offset...). Si elles aboutissent, ce contrat serait une excellente nouvelle pour la filière aéronautique militaire tricolore en termes de charge de travail, notamment pour les bureaux d'études de Dassault Aviation et de Thales, qui étaient en voie d'asphyxie. Les deux groupes et le motoriste Safran ont également d'autres fers au feu. Notamment au Moyen-Orient, et plus précisément au Qatar, le plus francophile des États du Golfe, qui participe aux interventions en Libye et qui souhaite renouveler sa flotte de combat composée entre autres de 12 Mirage 2000-5. En retard au BrésilLe Qatar, via son fonds souverain Qatar Investment Authority, va devenir un actionnaire important du nouveau groupe bancaire grec issu de la fusion entre EFG EuroBank et Alpha Bank. Ce qui pourrait faciliter la cession de ses Mirage 2000-5 à la Grèce... qui a besoin de nouveaux avions de combat. Ce qui ouvrirait alors la porte au Rafale au Qatar. En revanche, le Rafale au Brésil, qui fut longtemps le favori de l'appel d'offres lancé par Brasilia, est aujourd'hui en retard face au Gripen suédois (Saab). « Les relations entre Français et Brésiliens, qui étaient exceptionnelles, sont revenues à un niveau normal sans pour autant être hostiles », analyse un industriel, qui estime qu'il ne se passera rien cette année. Du coup, Dassault Aviation tente de rattraper son retard. En Inde, le Rafale tient la corde mais les États-Unis sont loin d'avoir dit leur dernier mot, et en Libye, tout semble à nouveau possible à moyen terme pour Dassault... M. C.
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