S'il s'est décrispé au second semestre 2009, le marché immobilier reste éminemment fragile. Le réseau Century 21, qui déclare compter 890 agences et revendique 44.000 transactions en 2009, croit à une reprise de 10 % en volume en 2010. Il table sur une fourchette de 500.000 à 550.000 transactions à comparer à 475.000 à 500.000 en 2009. Mais une telle prévision est notamment tributaire de l'évolution des taux d'intérêt, déterminante pour le financement des acquisitions immobilières. « Si les taux d'intérêt restent aux alentours de 4 %, les volumes vont se reconstituer », estime Laurent Vimont, le président de Century 21, qui se hasarde à prédire dans ce cas de figure « une de hausse probable des prix dans l'ancien comprise entre 1 % et 3 % ». « Si, en revanche, au second semestre les taux d'intérêt remontent, on risque de briser un équilibre extrêmement fragile entre acheteurs et vendeurs », prévient-il, avec à la clé un nouveau blocage du marché.Or pour Century 21, le marché va d'autant plus tourner en 2010 autour des taux que « les excès consécutifs à dix ans de croissance » des prix ont été purgés et la marge de baisse est, de même source, à présent réduite. Le réseau affirme même qu'après avoir chuté de près de 10 % entre le premier semestre 2008 et le premier semestre 2009 et touché un point bas à 2.285 euros en moyenne le mètre carré, les prix ont crû de 4,35 % au quatrième trimestre, en raison de la pénurie de biens à vendre. la prudence reste de miseDe tels chiffres doivent être pris avec prudence, l'échantillon sur lequel se fonde Century 21 étant restreint (moins de 10 % du marché) et les moyennes par essence réductrices. De même source sur douze mois à fin décembre 2009, les prix moyens au mètre carré restent en recul, par rapport à 2008, de 6,37 % au plan national avec des pointes à 8,34 % en Alsace, 8,64 % en Bourgogne et même 14,40 % en Poitou-Charentes. À tout le moins, Laurent Vimont a la franchise de prévenir qu'une nouvelle augmentation des prix « de plus de 4 % » susciterait immanquablement un nouveau blocage du marché.En tout état de cause, si les acquéreurs ont retrouvé du pouvoir d'achat grâce à la baisse des prix et des taux, la crise économique et avec elle la stagnation des salaires pèsent sur leur solvabilité. En outre, si les « secundo-accédants », qui revendent un bien pour en acheter un second, souvent plus confortable, sont un peu plus présents, « on ne peut parler, loin s'en faut, d'un dégrippage du marché de la revente », prévient Michel Mouillart, professeur à Paris X-Nanterre, alors même qu'on peut craindre une panne de la primo-accession avec la montée du chômage. L'immobilier est loin d'avoir pris le chemin de la reprise. Sophie Sanchez
En 2010, Century 21 s'attend à un marché immobilier en dents de scie
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