Peu de banques au monde peuvent se targuer d'afficher des résultats en croissance continue depuis 34 ans. C'est le cas de la Banque Martin Maurel, née en 1925 à Marseille et qui reste indépendante contre vents et marées. En excédent de liquidité, puisque ses crédits ne dépassent pas 60 % de ses dépôts, la banque récolte les fruits de sa gestion prudente. « Avant la crise, nous étions vus comme une petite banque, mais maintenant, les gens sont conscients que les plus grandes banques peuvent faire faillite, et nous voyons des clients de grands groupes venir nous confier une partie de leurs avoirs par souci de sécurité », souligne le président, Bernard Maurel, dont la famille détient 60 % de la holding de contrôle. Ce qui n'empêche pas l'établissement de « sentir la pression » exercée par les grands groupes, qui se sont lancés dans une « bataille des dépôts ces derniers mois » pour satisfaire aux exigences de liquidité de Bâle III.Dynamique commercialeReste que son profil atypique permet à l'établissement, qui tire 70 % de ses revenus de la banque privée et la gestion d'actifs, de résister aux difficultés qui pèsent sur le secteur. Le total des capitaux sous gestion a ainsi bondi de 9 % l'an dernier, à 7 milliards d'euros, quand le marché français de la banque privée n'a progressé, selon les premières données disponibles, que de 1,5 %. Les commissions perçues progressent ainsi de 9 %, à 53 millions. Mais la dynamique commerciale s'exprime aussi dans l'activité de prêt aux PME, avec un encours moyen en hausse de 15,5 % sur un an, contre 3,6 % au niveau national pour les crédits aux PME et TPE. La Banque Martin Maurel a en revanche souffert du niveau historiquement bas des taux d'intérêt à court terme, qui lui a coûté 2,8 millions de produit net bancaire (PNB), avec à la clé une marge d'intérêts en recul de 5,4 %, à 36 millions.À l'arrivée, l'établissement affiche un produit net bancaire en hausse de 2,8 %, à 89 millions. La bonne maîtrise des frais de gestion, (+ 2,4 % liés à l'ouverture d'une agence à Neuilly -sur-Seine) permet à la Banque Martin Maurel d'afficher un résultat net part du groupe en hausse (+ 1,7 %, à 17,7 millions), malgré un coût du risque qui bondit de 25 %. B. J.

latribune.fr

13 Avr 2011, 21:25

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