Le groupe suisse Adecco, numéro un mondial du travail intérimaire, a annoncé ce mardi un bénéfice net en forte baisse pour le troisième trimestre, plombé par "un environnement économique difficile" qui devrait affecter ses résultats annuels. Le bénéfice net est tombé de 23% à 168 millions d'euros sur la période tandis que le chiffre d'affaires est ressorti en baisse de 6% sur un an à 5,1 milliards, en ligne toutefois avec les attentes des analystes. En croissance organique, les ventes ont baissé de 4%, a précisé le groupe dans un communiqué.

Le résultat d'exploitation avant amortissement des écarts d'acquisition (Ebita) est tombé de 16% à 254 millions d'euros. Sa marge a été de 5% contre 5,3% l'année précédente "en dépit des conditions de marchés difficiles et de la baisse du chiffre d'affaires", a souligné le directeur général du groupe Dieter Scheiff, cité dans le communiqué. Quant à la marge d'exploitation, elle s'est maintenue à 18%, après 18,5% atteints au troisième trimestre 2007.

En France, où il a annoncé la suppression de 600 postes mi-octobre "en raison d'un retournement de conjoncture", Adecco a vu son chiffre d'affaires baisser de 2% à 1,7 milliard tandis que le bénéfice d'exploitation a reculé de 13% à 69 millions d'euros. Aux Etats-Unis et au Canada, les ventes ont également fondu de 19% à 651 millions d'euros tandis que le résultat d'exploitation de 28 millions d'euros reculait de 18%. La chute est encore plus marquée en Grande-Bretagne et en Irlande, deux pays très affectés par la crise financière mondiale. Le chiffre d'affaires y a reculé de 29%.

Alors que les activités du groupe ont également souffert en Italie, en Espagne et au Benelux, elles se sont en revanche bien portées en Allemagne, où le chiffre d'affaires a progressé de 12% à 404 millions d'euros durant la période sous revu. Le résultat d'exploitation y a également augmenté de 8%. De même dans les marchés émergents, la croissance du chiffre d'affaires a été solide (+16%) tandis que la marge d'exploitation a bondi de 40% sur un an.

Alors que la crise des marchés financiers gagne peu à peu l'économie réelle des grands pays industrialisés, le groupe anticipe "un environnement de plus en plus difficile pour le développement du chiffre d'affaires", reconnaît Dieter Scheiff.  Et ce dernier d'ajouter : "Septembre a vu une accélération de la tendance négative dans la plupart des pays à l'exception des marchés émergents qui ont continué de croître fortement".

En conséquence, "il est peu probable qu'Adecco soit en position d'atteindre ou de dépasser une marge brute d'exploitation de 5% dans les trimestres à venir et certainement pas en 2009", explique encore le groupe qui s'est fixé comme de ligne de conduite une politique de croissance "disciplinée" depuis son renoncement au rachat du cabinet de recrutement britannique Michael Page en septembre.