Record des rachats d'obligations de la BCE la semaine dernière

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La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé lundi avoir racheté pour 22 milliards d'euros de dette souveraine la semaine dernière dans le cadre de son plan de rachat d'obligations, réactivé afin de freiner la contagion de la crise de la dette à d'autres pays de la zone euro.

Il s'agit du montant le plus important jamais dépensé en une semaine par la BCE depuis le début du programme en mai 2010. La toute première semaine, la BCE avait alors racheté 16,5 milliards d'euros d'obligations grecques.

"La BCE fait beaucoup pour soutenir l'Italie et l'Espagne et les aider à faire baisser leurs taux d'emprunt. Le montant est relativement élevé, mais il n'est pas énorme", commente Victoria Cadman, économiste chez Investec, estimant que la BCE devrait rester active sur le marché obligataire pendant encore plusieurs semaines pour se montrer vraiment efficace.

En raison du délai que mettent les transactions à se mettre en place, les premiers rachats de dette irlandaise et portugaise survenus ce mois-ci sont eux aussi compris dans le montant publié ce lundi.

Aucune des obligations détenues dans le cadre du programme n'étant parvenue à échéance, la BCE estime la valeur totale de ses rachats à environ 96 milliards d'euros.

La BCE a réactivé le 4 août son programme de rachat d'obligations, en sommeil depuis mars, malgré l'opposition de quatre membres de son conseil des gouverneurs, dont les Allemands Jens Weidmann et Jürgen Stark.

Les banquiers centraux opposés au programme craignaient de porter ainsi atteinte à l'indépendance de la BCE ou de pousser les Etats dépensiers à relâcher leurs efforts en matière de discipline budgétaire. Mais, faute de plan européen capable de freiner la contagion de la crise de la dette, le conseil des gouverneurs de la BCE s'est résolu à agir.

L'institution monétaire a aussitôt redémarré ses opérations sur le marché obligataire, les traders constatant d'abord des rachats de dette irlandaise et portugaise.

La BCE a précisé quatre jours plus tard qu'elle allait "mettre en oeuvre activement" son programme de rachats d'obligations pour tenter d'endiguer la crise de la dette qui secoue la zone euro, signalant qu'elle interviendrait également sur les obligations espagnoles et italiennes.

L'action de la BCE a depuis permis aux taux d'emprunt de Rome et de Madrid de se détendre, le rendement de leur dette à dix ans oscillant autour de 5% actuellement contre plus de 6% auparavant.

Plusieurs responsables politiques dont le ministre italien de l'Economie Giulio Tremonti ont récemment appelé à la création d'obligations communes à l'ensemble des pays de la zone euro ("Eurobonds") pour freiner la contagion de la crise de la dette. La Commission européenne a d'ailleurs fait savoir qu'elle présentera un rapport sur le sujet après l'été.

Mais l'Elysée ainsi qu'un porte-parole du gouvernement allemand ont précisé lundi que la création d'Eurobonds ne figurerait pas au menu de la rencontre prévue mardi à Paris entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel.

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