Retraites : la CFDT accepte le principe de l'allongement de la durée de cotisation

Le congrès CFDT a adopté ce jeudi - par 58,9% des voix - le principe d'une réforme des retraites comportant un allongement de la durée de cotisation en y posant toutefois certaines conditions.

Le congrès CFDT a adopté ce jeudi - par 58,9% des voix - le principe d'une réforme des retraites comportant un allongement de la durée de cotisation "sous conditions". A l'issue du vote, l'annonce du résultat a été saluée par de longs applaudissements et beaucoup de délégués se sont levés.

La CFDT n'en demeure pas moins résolument hostile à la remise en cause du droit au départ à 60 ans, qui "n'est ni négociable, ni amendable", a déclaré au micro Jean-Louis Malys, secrétaire national à la protection sociale.

Un amendement proposé par le syndicat Interco (fonctionnaires) de Seine-Maritime proposait de supprimer la référence à un allongement de la durée de cotisation dans le "projet alternatif" que la CFDT compte proposer au gouvernement. Il a recueilli 41,1% des voix.

L'augmentation de la durée de cotisation soumise à conditions

Le texte de la résolution affirme toutefois que "l'augmentation de la durée de cotisation n'est acceptable pour la CFDT qu'à la condition d'un partage des gains d'espérance de vie et d'une possibilité de choix renforcée". "Les gains d'espérance de vie, ajoute le texte, doivent faire l'objet d'un partage équilibré entre durée de cotisation supplémentaire ouvrant un droit à une retraite à taux plein et temps de retraite supplémentaire".

Cette position est conforme avec l'appui qu'avait apporté François Chérèque, au dernier moment, à la réforme de 2003 qui posait comme principe que la durée de cotisation continuerait de s'allonger au fur et à mesure que l'espérance de vie progresserait. La durée de cotisation est actuellement de 40,5 années et atteindra 41 ans en 2012 en vertu de cette réforme.

Barrer le chemin à la retraite par capitalisation

Selon Jean-Louis Malys, si tout nouvel allongement de la durée d'activité est rejeté, "le risque est grand que les jeunes générations refusent d'assumer la totalité de l'effort" demandé aux salariés, a-t-il plaidé. Cela ouvrirait "le chemin à la capitalisation".

En sens contraire, Martine Levasseur (Seine-Maritime) a déclaré qu'elle n'était pas "en opposition avec la philosophie du texte mais avec sa rédaction". Elle a critiqué "un flou trop important" et "l'exploitation qui pourrait en être faite". 

Le congrès a ensuite validé la proposition de la direction de "réfléchir aux conditions d'unification des régimes (de retraite) et aux contreparties nécessaires", malgré les craintes exprimées par certains syndicats.

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