"Je n'ai jamais dit que des enveloppes étaient remises régulièrement à Nicolas Sarkozy"

Au cours du nouvel interrogatoire mené par la police, Claire Thibout est revenue sur les affirmations publiées par le site Mediapart. L'ex-comptable des Bettencourt sera à nouveau entendue ce jeudi par les enquêteurs. Sa mise en examen est envisagée.

Claire Thibout aurait dédouané Nicolas Sarkozy. L'ancienne comptable du couple Bettencourt, dont les propos relayés par le site Mediapart mettaient directement en cause le chef de l'Etat et Eric Woerth, a de nouveau été interrogée mercredi soir par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Selon le site Internet du Monde, elle aurait en partie contredit les propos lui étant attribués par le site Internet d'information.

"L'article de Mediapart me fait dire que j'aurais déclaré quelque chose concernant la campagne électorale de M. (Edouard) Balladur. C'est totalement faux. C'est de la romance de Mediapart. De même que je n'ai jamais dit que des enveloppes étaient remises régulièrement à M. Sarkozy", aurait-elle dit aux enquêteurs.

Selon Mediapart, elle aurait affirmé que Nicolas Sarkozy recevait des enveloppes d'argent en espèces des Bettencourt chez eux entre 1983 et 2002, à l'époque où il était maire de Neuilly. Le site Internet certifie de son coté que les déclarations de Claire Thibout ont été scrupuleusement retranscrites, en présence d'un témoin tiers lors de leurs deux entretiens.

En outre, le retrait de 50.000 euros destiné à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy n'aurait pas effectué le 26 mars 2007, comme l'indiquait Mediapart. Les enquêteurs ont certes retrouvé trace de cette opération. Mais cette somme n'aurait pas été remise en espèces à Patrice de Maistre, selon Libération qui cite les carnets de caisse de l'ancienne comptable. Lors de sa première audition, Claire Thibout avait évoqué une date approximative "mars-avril 2007".

Les enquêteurs, qui l'avaient déjà entendue lundi, se sont rendus mercredi soir dans le sud de la France, où l'ancienne comptable était partie se reposer, pour compléter sa déposition. Selon son avocat, Antoine Gillot, elle a été priée de revenir à Paris jeudi pour une confrontation avec le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, qui conteste ses dires sur le versement d'argent à Eric Woerth pour le financement de la campagne de 2007.

Des sources citées par l'AFP estiment qu'une garde à vue de l'ancienne comptable n'était pas à exclure.

Bataille judiciaire

Mis en cause par Claire Thibout, Eric Woerth a annoncé mercredi soir qu'il allait déposer plainte contre X pour dénonciation calomnieuse après les accusations de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Le ministre "dénonce les accusations mensongères dont il a fait l'objet, en particulier concernant la réception de fond en espèces au fin de financement illégal d'activité politique".

Dans le même temps, Florence Woerth, l'épouse du ministre du Travail mis en cause par la gauche dans l'affaire Bettencourt, a demandé au parquet de Nanterre à être entendue dans les meilleurs délais. Selon son avocat Me Antoine Beauquier, elle a écrit au procureur de Nanterre, Philippe Courroye, "afin de lui décrire les conditions de son embauche et les fonctions qu'elle a exercées". Florence Woerth souhaite être entendue pour "pouvoir contester, point par point, les allégations diffamatoires dont elle a été victime", est-il expliqué dans un communiqué publié ce jeudi.

Florence Woerth a démissionné fin juin de la société Clymène, gérant de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, en raison des pressions de l'opposition dénoncant un conflit d'intérêt entre ses fonctions et celle de son époux.

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