Direction générale du Trésor : Bruno Bézard va succéder à Ramon Fernandez

Cette nomination, proposée par le ministre des Finances Michel Sapin et celui de l'Economie Arnaud Montebourg, doit encore être validée au sommet de l'exécutif.
Bruno Bézard, 50 ans, énarque et polytechnicien, avait succédé en août 2012 à Philippe Parini aux finances publiques.
Bruno Bézard, 50 ans, énarque et polytechnicien, avait succédé en août 2012 à Philippe Parini aux finances publiques. (Crédits : <small>Assemblée Nationale TV</small>)

C'est bien lui. Le gouvernement a confirmé ce vendredi que l'actuel directeur général des finances publiques, sorte de ministre du Budget officieux, Bruno Bézard, allait remplacer Ramon Fernandez au poste de directeur général du Trésor, sorte d'ambassadeur économique de la France. Cette nomination, proposée par le ministre des Finances Michel Sapin et celui de l'Economie Arnaud Montebourg, doit encore être validée au sommet de l'exécutif.

Conseiller économique de Jospin en 2001

Bruno Bézard, 51 ans le 19 mai prochain, a fini major de promotion aussi bien de l'Ecole polytechnique que de l'ENA (promotion Montaigne), avant d'enchaîner les plus hautes fonctions à Bercy.

Il passe notamment par "le Trésor", cette division d'élite qui n'a rien à voir avec le "Trésor public" familier aux Français, de 1992 à 1998. De 2001à 2002 il est conseiller économique du Premier ministre Lionel Jospin. Puis Bruno Bézard rejoint l'Agence des participations de l'Etat (APE), dont il prend la tête en 2007. Cela lui vaut de représenter l'Etat auprès de plusieurs entreprises, dont l'opérateur de téléphonie Orange.

L'affaire Cahuzac le sort de l'ombre

Le grand public fait sa connaissance lorsque les services de l'administration fiscale sont mis en cause par l'opposition au moment de l'affaire Cahuzac. Monté en première ligne, il n'a alors pas compté son temps pour défendre Bercy mais aussi le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac, Pierre Moscovici.

En tant que directeur du Trésor, Ramon Fernandez, 46 ans, était lui aussi sorti de l'ombre où s'exerce ce rôle qui consiste à défendre les choix budgétaires devant la Commission européenne, ou encore à négocier pour la France aussi bien les épineux communiqués du G20 que les plans de sauvetage de la Grèce.

Raon Fernandez avait en effet été nommé en mars 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Le fait qu'il soit maintenu après le changement de majorité avait fait jaser dans le camp socialiste, même si l'énarque a ensuite fait la preuve de sa loyauté dans le contexte extrêmement tendu de la crise de la dette en zone euro.

D'une courtoisie immuable, très apprécié en Europe, ce haut fonctionnaire a beaucoup fait pour que la France bénéficie à Bruxelles d'un sursis pour baisser son déficit public.

"L'un des meilleurs d'entre nous"

"Il est sans aucun doute l'un des meilleurs d'entre nous", confie à l'AFP son ancien alter ego côté allemand, Jörg Asmussen, actuel secrétaire d'Etat au ministère de l'Emploi et bras droit du ministre des Finances Wolfgang Schäuble de 2008 à 2011. Il "a joué un rôle important pour que la crise s'atténue en Europe", selon Jörg Asmussen.

Le directeur du Trésor sortant a eu droit à quelques manchettes de journaux en fin d'année dernière, devenant l'enjeu d'un bras de fer entre entre l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici.

Plusieurs fuites avaient alors désigné François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de BNP Paribas et proche de l'ancien ministre des Finances pour la succession de Ramon Fernandez. Lequel est finalement resté en poste tandis que dans l'entourage de Pierre Moscovici, on pestait contre Matignon, accusé d'avoir torpillé l'opération.

Ramon Fernandez devrait, selon diverses informations de presses jamais démenties, rejoindre la direction financière du groupe de téléphonie Orange, friand de recrues de la haute fonction publique. Il est dirigé par Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde.

Sous l'autorité de trois ministères

Quant à Bruno Bézard, il prend la tête d'une direction de 1.500 agents, véritable "cerveau" de Bercy.

La "DGTrésor", née en 2004 de la fusion de trois directions est chargée, en vrac: de faire des prévisions économiques, de conseiller le gouvernement "dans les domaines financier, social et sectoriel", de garder un oeil sur le secteur financier, de promouvoir l'exportation, et de gérer la dette de la France. Tout en défendant à l'international les choix économiques français.

Bruno Bézard devra par ailleurs composer avec une nouveauté de taille: cette direction jusqu'ici était soumise au seul ministre de l'Economie et des Finances, a été placée après le remaniement et le redécoupage de Bercy sous l'autorité de trois ministères. Selon les jours, son patron aura pour interlocuteur Michel Sapin (Finances), Arnaud Montebourg (Economie) ou Laurent Fabius (Affaires étrangères), qui via la secrétaire d'Etat Fleur Pellerin supervise le Commerce extérieur.

Commentaires 5
à écrit le 12/05/2014 à 23:33
Signaler
Et s'il faisait renaitre le crédit immobilier de france que son prédécesseur a généreusement fossoyé dans la plus grande discrétion ?

à écrit le 10/05/2014 à 17:00
Signaler
la caste qui ramasse et se sucre ne change guère, qu'elle se dise de gauche comme de droite, l'important est bien de ramasser le pognon et les honneurs. le reste...

à écrit le 09/05/2014 à 13:48
Signaler
La curée continue? L'important pour ce gouvernement est de mettre les leurs en place et de créer de nouvelles taxes, 84 depuis son arrivée pour quel résultat ?

à écrit le 09/05/2014 à 12:26
Signaler
sont les deux mamelles de ce gouvernment sans se préoccuper de la France et des français. Les politiques me font penser aux taxis : Aucune évolution dans leurs métiers / services pendant 50 ans avec des voitures sentant mauvais, des chauffeurs désagr...

le 09/05/2014 à 13:41
Signaler
B BEZART n'est pas un parachuté, il connait très bien le sujet et la maison ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.