Branle-bas de combat outre-Manche. Le ministre des Finances, Alistair Darling, a annoncé ce lundi qu'il n'attendait plus que 0,75% de croissance cette année, soit un point de moins que la prévision la plus prudente avancée en mars. Le gouvernement de Gordon Brown tablait alors sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,75% à 2,25% pour 2008.

Et, dans son rapport préliminaire au budget 2009, Alistair Darling a ajouté que le PIB devrait se contracter de 0,75% à 1,25% l'an prochain, avant une reprise en 2010 avec une croissance attendue entre 1,5% et 2%. Alistair Darling a expliqué que ces nouvelles prévisions avaient été établies "dans un contexte d'incertitude économique jamais vue depuis des générations".

Du coup, Londres présente un plan de relance d'un peu plus d'un point de PIB comprenant notamment une baisse de la TVA. Ce plan, qui s'inscrit dans un contexte de déficit public géant, sera partiellement financé par une hausse des impôts sur les plus gros salaires à partir d'avril 2011, a indiqué le ministre.

Alistair Darling a présenté un paquet de mesures de 20 milliards de livres (environ 24 milliards d'euros) qui permettra de rendre la récession "moins profonde et plus courte" selon lui. La mesure phare en est une baisse au 1er décembre de la TVA, qui passera de 17,5% au minimum autorisé dans l'Union européenne de 15%, et coûtera 12,5 milliards de livres. La TVA reviendra à son niveau actuel début 2010.

Par ailleurs, il a annoncé une exemption d'impôt sur les sociétés pour les dividendes étrangers, dans l'espoir de maintenir les grandes multinationales au Royaume-Uni. Ces mesures seront partiellement compensées à partir d'avril 2011 par le passage de 40 à 45% du taux d'imposition pour les revenus supérieurs à 150.000 livres par an.

Alistair Darling a reconnu par ailleurs que le déficit public atteindrait la somme de 118 milliards de livres l'an prochain, soit 8% du PIB, et que la dette passerait de 41% du PIB cette année à 57% du PIB en 2013.