Une semaine marquée par la baisse des taux européens

La semaine aura été marquée par la nouvelle baisse d'un demi-point des taux de la Banque centrale européenne ramenés à 2% alors que la situation financière de certains pays européens inquiète les agences de notation. On retiendra aussi les préparatifs de la prise de pouvoir de Barack Obama avec son futur plan de relance et les problèmes toujours graves des banques américaines.

LA BCE ABAISSE SES TAUX, VERS UNE NOUVELLE BAISSE EN MARS
Economies en berne, perspectives moroses et inflation au plus bas depuis un an et demi. La BCE, Banque centrale européenne, aurait eu bien du mal pour trouver des arguments justifiant un statu quo monétaire. Comme attendu, son conseil des gouverneurs, qui s'est réuni ce jeudi à Francfort, a donc opté pour une nouvelle baisse d'un demi point des ses taux, la quatrième depuis l'aggravation de la crise financière en septembre. Début octobre, le taux directeur était encore de 4,25%. Il est aujourd'hui de 2%. Dans sa traditionnelle conférence de presse, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, a estimé que la prochain réunion prévue début mars serait un "rendez-vous important" en matière de politique monétaire. Une manière d'ouvrir la voie à un nouvel assouplissement de la politique monétaire européenne. Pour justifier cette décision, prise à l'unanimité, le Français a mis en avant "l'allègement des pressions inflationnistes" alors que le taux d'inflation est tombé à 1,6% en décembre sur un an, en dessous de l'objectif à moyen terme de la BCE d'un taux inférieur mais proche de 2%. Par ailleurs, "l'anticipation d'une poursuite du ralentissement significatif" de la conjoncture a également pesé sur la décision des banquiers centraux européens.

ETATS-UNIS : VERS UN PLAN DE RELANCE DE 825 MILLIARDS DE DOLLARS
L'équipe du président élu Barack Obama - qui va entrer en fonction cette semaine - et la majorité démocrate de la Chambre des représentants sont parvenues à un accord pour proposer au Congrès (composé de la Chambre des représentants et du Sénat) un plan de relance économique doté de 825 milliards de dollars. "Ce plan est le premier pas essentiel d'une action concertée pour créer et sauver 3 à 4 millions d'emplois, stimuler notre économie", a indiqué Kirstin Brost, porte-parole de l'une des commissions économiques de la Chambre. Le plan de relance se décomposera en "275 milliards de dollars de baisses d'impôts et 550 milliards de dollars dans des investissements prioritaires réfléchis et soigneusement ciblés, avec des mesures de responsabilité sans précédent comprises dans ce plan", précise le communiqué. Cette loi devrait être adoptée sans difficulté par la Chambre des représentants, où le parti démocrate dispose d'une large majorité. Le Sénat devait encore proposer jeudi son propre texte sur le même sujet et le Congrès discuter ensuite du texte final.

CITIGROUP ET BANK OF AMERICA ANNONCENT DE FORTES PERTES
Semaine mouvementée pour Citigroup. Vendredi, la banque new-yorkaise a fait état d'une perte nette de 18,72 milliards de dollars sur l'année 2008. Au quatrième trimestre, ses comptes ont particulièrement plongé. Ils affichent un déficit de 8,29 milliards, un chiffre plus élevé que prévu. Mercredi, l'ancienne première banque mondiale a officialisé la cession de sa filiale de courtage aux particuliers Smith Barney à Morgan Stanley. Une opération considérée comme le début du démantèlement de l'ancienne première banque mondiale, sauvée de la faillite grâce à l'injection de 45 milliards de dollars dans son capital par l'Etat américain. La coentreprise ainsi créée sera le numéro un mondial du secteur. Morgan Stanley en détiendra 51% et Citigroup disposerait des 49% restants. Les décisions opérationnelles et stratégiques seraient confiées à Morgan Stanley qui pourra racheter la part de Citi au cours des cinq prochaines années.

De son côté, Bank of America a annoncé une perte de 1,79 milliard de dollars au quatrième trimestre alors qu'était attendu un bénéfice. Même si son résultat n'est pas encore inclus dans celui de Bank of America, Merrill Lynch lui coûte très cher avec une perte de plus de 15 milliards de dollars pour le seul quatrième trimestre. Bank of America va recevoir une nouvelle aide de 20 milliards de dollars par le Trésor.


MENACES SUR LES NOTES DE LA DETTE DES ETATS EUROPEENS

Les pays de la zone euro commencent à perdre leurs notes de crédit maximales. Ce mercredi, Standard & Poor's a dégradé la note de la Grèce de A/A-1 à A/A-2. Lundi, la grande agence de notation a placé celle de l'Espagne,qui bénéficie de la note maximale, le fameux Triple A, sous surveillance avec perspective négative et l'Irlande s'est également vue gratifiée d'une perspective négative. Autant de signes annonceurs d'une baisse de la solvabilité financière des Etats de la zone euro. Le Portugal, qui ne disposait déjà pas de la note de crédit maximale, le AAA, a vu sa note de dette de long terme placée sous surveillance négative également mardi. Il ne reste plus que six pays membres de la zone euro à disposer du fameux triple A et à ne pas risquer pour l'instant de le perdre : l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas.
 

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