Etats-Unis : 200 milliards de dollars pour relancer le crédit

Les autorités américaines ont annoncé ce mardi le lancement de leur plan d'aide de 200 milliards de dollars destiné à relancer le crédit à la consommation. Barack Obama a par ailleurs prévenu que les chiffres de l'activité seront encore mauvais au premier trimestre 2009.

La Réserve fédérale et le Trésor américain ont officiellement lancé ce mardi leur plan de relance du crédit à la consommation, baptisé TALF, Term Asset-Backed Securities Loan Facility ("facilité de prêt pour les titres adossés à des actifs"). Ce plan va permettre à la Fed de prêter jusqu'à 200 milliards de dollars aux investisseurs achetant des titres adossés à ce type de crédit.

Concrètement, la Réserve fédérale de New York va prêter jusqu'à 200 milliards de dollars aux investisseurs qui soutiennent des crédits nouvellement ou récemment émis pour l'automobile, les cartes de crédits, les étudiants et les petites entreprises. Ce programme "fournira des financements mensuels jusqu'en décembre 2009 ou plus longtemps si la Réserve fédérale choisit de l'étendre".

Le TALF a "le potentiel de générer jusqu'à 1.000 milliards de dollars de prêts pour les entreprises et les ménages", explique la banque centrale dans un communiqué. Les marchés de ces titres "ont été historiquement une composante cruciale du prêt dans notre système financier, mais ont été pratiquement éteints depuis l'aggravation de la crise financière en octobre", poursuit la Fed.

En attendant que ce plan ne produise ses effets et relance quelque peu la consommation américaine, traditionnellement le principal moteur de la croissance outre-atlantique, Barack Obama a prévenu ce mardi que les chiffres de l'activité économique pour le premier trimestre 2009 ne devraient guère être meilleurs que ceux du dernier trimestre de 2008. Sur ces trois mois, le Produit intérieur brut (PIB) s'était ainsi contracté de 6,2% en rythme annuel, son plus fort repli depuis le premier trimestre 1982.

Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, a estimé de son côté que le plan de relance de 787 milliards de dollars - différent des 200 milliards de prêts du TALF - devrait apporter des "gains solides" à l'économie américaine, tout en signalant que l'impact sur les ménages restait incertain. Ces derniers pourraient en effet être tentés d'épargner, notamment par précaution devant l'incertitude économique, plutôt que de consommer. Mais, "le mieux que nous ayons à faire c'est d'agir énergiquement aujourd'hui pour résoudre nos problèmes économiques", a expliqué le président de la Fed.

"Sinon, il pourrait y avoir un épisode prolongé de stagnation économique qui non seulement contribuerait à détériorer encore la situation budgétaire mais impliquerait aussi une baisse de la production, de l'emploi et des revenus pendant une période prolongée", a-t-il poursuivi lors d'une audition devant la commission du budget du Sénat. Le président de la Fed estime ainsi qu'il est nécessaire de venir en aide aux banques pour garantir une bonne reprise de l'économie. Des grandes banques qu'il juge viables et pour lesquelles il rejette l'hypothèse d'une nationalisation.

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