BCE : le taux directeur en passe d'être baissé à 1%

La Banque centrale européenne (BCE) devrait baisser ce jeudi son principal taux directeur et atteindre ainsi un nouveau plancher historique, à 1%, depuis la création de l'institution monétaire en 1998.

C'est dans un contexte très particulier que va se dérouler le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ce jeudi. Un climat où flotte un parfum de renouveau de l'économie mondiale, caractérisé par l'apparition de "green shoots", ces bourgeons identifiés par Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine. Ils sont moins développés dans la zone euro qu'aux Etats-Unis, où bon nombre d'indicateurs virent au vert, ce qui a permis à Bernanke d'afficher son optimisme mardi et de prédire une reprise avant la fin de l'année.

Mais son homologue de la BCE, Jean-Claude Trichet, a donné un rendez-vous plein de promesses à ses interlocuteurs le mois dernier et les marchés ne lui pardonneraient pas de les décevoir. Seulement voilà?: Trichet n'est qu'un "primus inter pares» et la cassure entre "faucons" et "colombes" n'a cessé de s'élargir depuis le conseil d'avril.

C'est clair?: il faudra bien trouver un consensus, mais aucune décision ne pourra être prise à l'unanimité. Le débat tourne autour de trois questions. La première concerne le plancher souhaitable pour le taux de refinancement. Actuellement à 1,25%, le principal taux directeur de la BCE devrait être abaissé à 1%, le point bas de son histoire. Mais ce mur est-il infranchissable?? Autrement dit, la décision probable de ce jeudi est-elle la dernière du cycle?? Si l'on décortique les interventions récentes des gouverneurs, le cycle de détente des taux serait proche de son terme.

Deuxième sujet litigieux: est-il envisageable de laisser tomber à zéro le taux des dépôts, actuellement de 0,25% et qui fait office de vrai faux taux directeur, puisque c'est sur lui que s'aligne le taux au jour le jour, l'Eonia? C'est peu probable, ce qui signifie qu'elle laisserait ce taux plancher inchangé, réduisant à nouveau, comme au plus fort de la crise du crédit, le corridor d'encadrement de son taux directeur qu'elle avait "normalisé" à 100 points de base. Avec, pour inconvénient, d'empêcher le marché interbancaire de répercuter pleinement la détente du taux directeur officiel.

Le troisième contentieux porte sur l'élargissement de l'arsenal de mesures non conventionnelles. Il semble exclu que la BCE s'engage dans un programme de rachats d'obligations souveraines. Outre les difficultés juridiques qu'il soulève en Europe, ceux mis en place par la Fed et la Banque d'Angleterre ont montré les limites de leur capacité à maintenir les taux à long terme au plus faible niveau possible. La BCE veut à tout prix éviter d'être en situation d'échec.

Il est également peu probable qu'elle intervienne beaucoup plus activement sur le marché des obligations d'entreprises, compte tenu de la part prépondérante du financement bancaire de l'activité dans la zone euro. En revanche, soucieuse avant tout de soutenir le système bancaire, à qui elle fournit des quantités illimitées de liquidités, la BCE devrait allonger la maturité des opérations de refinancement des banques commerciales jusqu'à au moins un an, contre six mois actuellement.

Commentaires 8
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La BCE baisse ses taux mais les banques ne suivent pas. Après avoir fauté de plusieurs façons ,elles continuent à rémunérer grassement ses dirigeants et à entuber les petits actionnaires et les clients

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Sur ce point, il y a certainement une véritable explication journalistique à donner aux citoyens français. Comment ce fait-il que depuis quelques temps avec des taux aussi bas les banques ne fassent aucune proposition de prêt ??plus avantageuse??. Lo...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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effectivement, j'ai un taux révisable pour ma maison, mais je n'ai encore pas vu l'ombre d'une baisse.Par contre, quand les taux augmentent, c'est tout de suite.Les banques nous prennent pour des cons.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La politique des taux de la BCE concerne les taux à courts termes. Lorsque un établissement financier accorde un prêt à 20,25 ou 30 ans, son coût de refinancement n'est pas directement lié à EONIA (jour le jour). D'autre part, certaines banques sur-e...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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c'est extraordinaire, seulement attention au retour de baton... ca va faire très mal !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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et c'est sans compter,sur les frais de dossier,exorbitants,et qui augmentent d'année en année.Meme avec un dossier en béton, les banques (le crédit agricole) ne fait aucun effort,pour ne pas dire son boulot....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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jef a bien résumé la situation, je rajouterai que les banques prennent aussi une marge de sécurité concernant les crédits long teerme car nous n'avons pas de visibilité sur cette durée

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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et les frais de notaire ??!!! c'est pas une aberation ?????????

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