Une semaine marquée par la nouvelle baisse des taux de la BCE

A la Une de l'actualité cette semaine, la décision de la Banque centrale européenne de ramener son taux directeur à son plus bas niveau historique. La situation de l'emploi qui s'améliore légèrement aux Etats-Unis. Les pertes de la Société Générale, à comparer avec les profits de BNP Paribas, les résultats des "stress tests" des grandes banques américaines et les difficultés rencontrées par TF1 ont également fait les gros titres.

La BCE abaisse son taux directeur à son plus bas historique et va mener des actions non conventionnelles

La Banque centrale européenne l'avait laissé sous-entendre. Elle est passée à l'acte ce jeudi en abaissant son taux directeur d'un quart de point, le ramenant ainsi à 1%. C'est son plus bas niveau depuis la création de la monnaie unique, et donc de l'organisme francfortois, en 1998. Et la BCE pourrait aller encore plus loin dans les prochains mois. "Nous n'avons pas décidé aujourd'hui que le nouveau niveau du taux principal de refinancement était le plus bas niveau" a ainsi expliqué son président Jean-Claude Trichet lors de sa traditionnelle conférence de presse. Une façon d'ouvrir la porte à de nouvelles baisses de taux alors que la conjoncture économique se dégrade plus fortement qu'initialement anticipé. La BCE devrait ainsi très nettement abaisser ses prévisions de croissance, pour tabler sur une contraction de 4% du Produit intérieur brut européen cette année. Comme ses homologues américaine et britannique, la BCE va procéder à des actions dites "non conventionnelles" avec le rachat pour 60 milliards d'euros d'obligations sécurisées en euro. Ce type d'obligation, très répandues en Espagne et en Allemagne, sont couvertes par des crédits hypothécaires ou des créances du secteur public et sont considérées comme sûres.

La situation de l'emploi s'améliore légèrement aux Etats-Unis en avril

Le rythme des destructions d'emploi a très nettement marqué le pas en avril aux États-Unis, où l'économie a encore perdu 539.000 emplois, bien moins que ne le redoutaient les analystes. Néanmoins, le taux de chômage atteint 8,9%, son plus haut niveau depuis septembre 1983. Les économistes et analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 590.000 suppressions de postes et une hausse similaire du taux de chômage. Le marché de l'emploi américain a bénéficié d'un coup de pouce de l'Etat, qui a créé 72.000 emplois en avril, alors que le secteur privé en a détruit 611.000. "Depuis le début de la récession en décembre 2007, les pertes d'emplois ont atteint 5,7 millions, et le taux de chômage a gagné quatre points de pourcentage", écrit le ministère pour rappeler l'ampleur de la crise. Plusieurs indicateurs économiques sont néanmoins venus alimenter l'espoir ces temps-ci que le pire de la crise pourrait être passé.

Société Générale passe dans le rouge au premier trimestre, BNP Paribas reste bénéficiaire

Mauvaise surprise pour la Société Générale. La banque française a publié ce jeudi une perte de 278 millions d'euros pour le compte du premier trimestre. Contrairement à la plupart des grandes banques occidentales, la Société Générale était restée bénéficiaire au quatrième trimestre 2008, à hauteur de 87 millions d'euros. Et les analystes tablaient sur un bénéfice compris entre 320 et 380 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Les comptes trimestriels du groupe ont été plombés par de lourdes dépréciations et une forte augmentation du coût du risque, explique-t-il. Au premier trimestre, l'établissement a dû passer pour 1,5 milliard d'euros de dépréciations, qui correspondent à la baisse de valeur de certains de ses actifs. Outre l'impact des marchés financiers, la banque a également souffert d'une dégradation de l'économie réelle, ce qui s'est traduit par une multiplication des provisions. Quant au produit net bancaire, l'équivalent au chiffre d'affaires pour les banques, il est en repli de 13,5% à 4,913 milliards d'euros. Bien loin des 5,556 milliards attendus par les marchés. A l'opposé, sa grande rivale BNP Paribas a dégagé 1,5 milliard d'euros de profits sur la période. Certes, il marque un recul de 21% sur un an, mais ce résultat est très nettement au dessus des attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice net de 845 millions. Tous les métiers du groupe (banque de détail, crédit à la consommation, gestion d'actifs, banque de marché...) ont contribué positivement à ce résultat, à l'exception de la filiale américaine BancWest, sur laquelle il a dû passer d'importantes provisions. Et le produit net bancaire a atteint 9,477 milliards d'euros, en hausse de 28,2% par rapport au premier trimestre 2008.

Stress tests

Les pouvoirs publics américains ont rendu compte des "tests de résistance" effectués sur les principales banques du pays. Les résultats de ces audits d'un nouveau genre ont fait apparaître que dix des principales banques américaines allaient devoir trouver un total de 74,6 milliards de dollars supplémentaires en fonds propres. Après ces "stress tests", réalisés par une équipe de plus de 150 personnes qui ont soumis les 19 principales banques du pays à divers scénarios sous la houlette de la Réserve fédérale, il est apparu que dix d'entre elles avaient besoin de capital pour faire face à des pertes en cas d'aggravation de la récession. Sur les quelque 75 milliards recherchés, près de la moitié devront être levés par un seul établissement, Bank of America: 33,9 milliards de dollars. Wells Fargo a besoin de 13,7 milliards, la société de crédit automobile GMAC de 11,5 milliards et Citigroup de 5,5 milliards. Ces quatre établissements concentrent l'essentiel de l'effort demandé qui se révèle finalement un peu moins élevé que certains le craignaient. Avec un chiffre de 75 milliards, il semble que la Maison blanche ne devra pas faire appel au Congrès pour lui demander des fonds supplémentaires après les 700 milliards de dollars approuvés l'an dernier pour créer le plan de sauvetage des banques, le Tarp.

TF1 émet un avertissement sur ses résultats

Les difficultés se poursuivent pour TF1. La filiale de Bouygues, première chaîne de télévision européenne, a fait état ce mardi "d'un décalage entre le consensus, aujourd'hui en sa possession, portant sur les résultats du 1er trimestre 2009, et les chiffres qui seront présentés au Conseil d'administration mercredi 13 mai prochain". La chaîne de télévision accusera une perte opérationnelle évaluée dans la fourchette de 10 à 15 millions d'euros, alors que les analystes anticipaient un bénéfice de 16 millions en moyenne. De son côté, le résultat net devrait être compris entre 5 à 10 millions, contre 20 millions projetés. La chaîne explique que son chiffre d'affaires a plongé de 18% sur le trimestre, à 538 millions d'euros, dont une baisse de 27% à 371 millions pour le chiffre d'affaires publicitaire de l'Antenne TF1. "En dépit d'une audience satisfaisante, cette situation est liée à une détérioration du marché publicitaire, à une très forte pression sur les prix et à l'impact de la nouvelle taxe relative au financement de l'audiovisuel public. Le plan d'économies de coûts annoncé en février 2009 produira ses effets progressivement sur l'ensemble de l'exercice", explique la direction.

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