Une semaine marquée par le retour de la croissance en France

A la Une de l'actualité cette semaine, la France qui surprend avec un retour à la croissance au deuxième trimestre. Le PIB, qui s'affiche à 0,3%, laisse envisager la fin de la période dure de la crise. D'autres chiffres, moins bon, ont marqué l'actualité, notamment la chute de 36 milliards d'euros des recettes de l'Etat qui creuse le déficit à 86,6 milliards. Ont également fait les gros titres, la réforme des retraites avec la menace sur les privilèges accordés aux femmes, la fin de la saga automobile de l'été avec le rachat officialisé de Porsche par Volkswagen et le gros coup de Publicis qui s'allie à Microsoft.

La France renoue avec la croissance...

C'est la bonne surprise de la semaine. L'économie française sort du rouge avec une croissance du PIB de 0,3% au deuxième trimestre. "C'est un chiffre évidemment très positif qui nous surprend et qui nous réjouit. La France se distingue clairement de ses voisins," s'est réjoui la ministre de l'Economie Christine Lagarde. "On a un moteur consommation qui tient et qui est alimenté par l'amélioration du pouvoir d'achat, la baisse de l'inflation et le soutien au secteur automobile, un secteur exportations fort contributeur et puis des investissements des entreprises publiques qui soutiennent mais où on a encore besoin que les entreprises privées mettent le pied à l'étrier et recommencent à investir, ce n'est pas encore le cas". Les économistes prévoyaient en moyenne un repli de 0,3%, après -1,2% au premier trimestre. Ce dernier chiffre a été révisé par l'Insee, à -1,3%. L'Insee tablait jusqu'à présent sur un recul de 0,6% du produit intérieur brut au deuxième trimestre et, pour sa part la Banque de France prévoyait encore en juillet une baisse de 0,4% pour ce même trimestre. En dépit du retour de la croissance, la situation de l'emploi devrait rester "difficile" au cours des prochains trimestres. En juin, Bercy avait estimé que les destructions d'emplois salariés dans le privé en 2009 pourraient approcher les 591.000, conformément aux prévisions de l'Unedic. Le gouvernement français, qui table sur un recul du PIB de 3% en 2009, ne compte pas réviser cette prévision dans l'immédiat. "La réflexion est en cours, mais pour une éventuelle révision de nos prévisions, on va prendre le temps", affirme l'entourage de la ministre Christine Lagarde. "Même si techniquement la récession est terminée, la crise n'est pas finie", a-t-on prévenu.

... mais les recettes de l'Etat plonge de 36 milliards

Avec 108,5 milliards d'euros, les recettes de l'Etat enregistrent une chute vertigineuse de 36 milliards d'euros au premier semestre 2009, soit une chute de 25%. Selon le ministère du Budget, ces mauvais chiffres s'expliquent essentiellement par la crise. La principale recette impactée par la mauvaise conjoncture est l'impôt sur les sociétés, qui aura permis de récolter 5,6 milliards d'euros soit 80% de moins qu'au premier semestre 2008. Tous les autres postes de rentrées fiscales sont également touchés par la baisse. Les recettes de la TVA diminuent de 16,4%, ceux de la TIPP (taxe sur les produits pétroliers) de 12%. Seul l'impôt sur le revenu des particuliers affiche une légère augmentation de 3,3%, soit 31 milliards d'euros de recette. Résultat : le déficit budgétaire atteint 86,6 milliards à la fin du mois de juin, alors qu'il était de 56,5 milliards pour l'ensemble de l'année 2008. Il devrait atteindre, selon Bercy, "entre 125 et 130 milliards d'euros" à la fin de l'année.

Les privilèges familiaux de la retraite bientôt modifiés

L'annonce a fait grand bruit cette semaine. Le privilège de huit trimestres par enfant accordé aux femmes devrait être réformé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2010, d'après l'entourage de Xavier Darcos, ministre du Travail. Cette majoration est jugée discriminatoire envers les hommes par la Cour de justice européenne. En 2004, le gouvernement obtenait une dérogation pour les salariés du privé. Fin 2008, le sujet revenait sur le tapis avec le Conseil d'orientation des retraites (COR) qui évalue le coût des avantages familiaux à 12 milliards d'euros et évoque des pistes de réforme. Dernier acte, le 19 février dernier, avec la décision de la Cour de Cassation qui octroie le même nombre de trimestres à un homme. Le Ministre du budget Eric Woerth ne dément pas mais évoque les pistes de la réforme dans des termes encore vagues. "On en est train de travailler avec Xavier Darcos sur un système qui permettrait l'égalité entre les hommes et les femmes et qui, en même temps, donnerait évidemment un avantage aux femmes et aux mères de famille". La solution la plus plausible est celle qui a déjà été mise en ?uvre dans la fonction publique: l'attribution de trimestres sans cotisation conditionnée à un arrêt de travail (cessation d'activité, congé parental, congé sabbatique...) et accordée au parent qui en a bénéficié, qu'il s'agisse du père ou de la mère.

Publicis rachète Razorfish et s'allie à Microsoft

Maurice Levy a réussi ce qu'on pourrait appeler un joli coup. Le patron de Publicis rachète à Microsoft son agence de communication numérique et marketing interactif Razorfish pour 530 millions de dollars soit 380 millions d'euros. La somme, réglée en partie en liquide, en partie en actions "auto détenues", permet à Microsoft de détenir 3% du capital de Publicis dont il sera ainsi un des principaux actionnaires. L'agence américaine Razorfish travaille notamment pour Ford, McDonald's, Best Buy ou Starwood Hotels en plus de Microsoft. En outre, Publicis et Microsoft annoncent avoir conclu une alliance stratégique qui complète l'accord de coopération annoncé en juin par les deux firmes. Il va permettre au groupe français d'obtenir des prix intéressants pour ses clients lors de l'achat de publicités en ligne (display) et de liens sponsorisés. Un sujet d'actualité alors que Microsoft, après avoir en vain tenté de racheter Yahoo! pour quelque 45 milliards de dollars, a conclu avec ce dernier un partenariat sur dix ans.

La saga Volkswagen-Porsche prend officiellement fin

Les conseils de surveillance des deux entreprises ont validé le plan de rachat de Porsche par Volkswagen. Le premier constructeur européen va prendre 42% de Porsche AG, la filiale voitures de sport du groupe Porsche Automobil Holding SE, d'ici fin 2009, grâce à une augmentation de capital de 3,3 milliards d'euros, pour une valeur de Porsche estimée à 12,4 milliards d'euros. La vente de la holding Porsche SE à Volskwagen, d'une valeur estimée à 3,55 milliards d'euros, est également prévue. Les deux constructeurs se sont engagés à créer un futur groupe automobile "intégré", une opération qui devrait s'étaler jusqu'en 2011. Le nouvel ensemble pourrait s'appeler "Auto Union". Mais les deux groupes précisent que Porsche va rester une "marque indépendante". La Basse-Saxe, qui détient environ 20% du capital de Volkswagen, continuera d'avoir le droit de nommer deux membres du conseil de surveillance du constructeur. "Les négociations avec le Qatar vont être poursuivies", précise un communiqué de Volkswagen. Le nouveau groupe, qui rassemblerait 10 marques en incluant Porsche, représenterait un chiffre d'affaires global de plus de 120 milliards d'euros et des ventes annuelles de près de 6,4 millions de véhicules, sur la base des chiffres 2008. A noter que le Qatar devrait prendre 10% du capital de Porsche et racheter des options sur actions Volkswagen.

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